Congestion sur le pont Laporte : irréaliste de limiter l’accès des camions

Par | 13 novembre 2009 |

Source: Le Soleil

Les articles sur la congestion au pont Pierre-Laporte ont suscité bien des réactions et aussi des suggestions dont celle d’interdire les camions aux heures de pointe. Or, selon l’industrie du camionnage, cette hypothèse est inapplicable.

« Où stationnerait-on les centaines de camions pendant la période où ils ne pourraient pas circuler sur le pont ? » a demandé le président de l’Association du camionnage du Québec (ACQ), Marc Cadieux, pour démontrer qu’une telle mesure n’est pas réaliste.

« Ce sont des camions qui viennent de partout, du Québec, des autres provinces, des états-Unis. Déjà, les endroits où peuvent arrêter les camions ne sont déjà pas suffisants sans qu’il y ait un interdit de circulation à certaines heures », a-t-il ajouté au cours d’un entretien avec Le Soleil.

Selon M. Cadieux, limiter l’accès des camions au pont aurait un impact économique majeur sur plusieurs entreprises. « Au Québec, la chaîne de distribution des marchandises se fait entre 6h le matin et 6h le soir. Pour des raisons de sécurité, plusieurs entrepôts sont fermés le soir. Ce sont de nombreux emplois qui sont derrière ça », a-t-il souligné.

à son avis, la solution à la congestion routière passe par une amélioration du transport en commun. « Ça prend un transport collectif plus performant. Ça soulagerait la circulation sur les routes », a-t-il soutenu.

Hausse des coûts
La congestion routière entraîne une hausse des coûts du transport de marchandises qui est répercutée par la suite sur le prix des produits. « Dans la congestion, on consomme davantage de carburant et il y a plus d’heures de travail pour les chauffeurs », a-t-il fait remarquer.

Le président de l’ACQ s’attend à ce que le problème de congestion routière s’aggrave avec la reprise de l’économie qui se pointe à l’horizon chez nos voisins du Sud. « Présentement, c’est un bonheur d’occasion. Avec la fin de la récession, il y aura davantage de camions sur les routes au Québec et ailleurs », a-t-il prédit.

Quant à un tunnel entre le secteur de Beauport et l’est de Lévis, M. Cadieux reconnaît qu’un tel lien sous-fluvial permettrait d’améliorer la situation. Il doute toutefois que le gouvernement retienne cette possibilité en raison des coûts élevés d’un tel projet comparativement à ceux moins onéreux d’un meilleur service de transport en commun.

Du côté du ministère des Transports, la possibilité de limiter l’accès au pont Pierre-Laporte n’a pas été envisagée. « Ça n’a pas fait partie de l’étude de circulation. C’est très complexe », a commenté Guillaume Lavoie, représentant de la Direction de la Chaudière-Appalaches du ministère.

Pour l’heure, la solution privilégiée est celle d’améliorer le transport en commun entre les deux rives. «Ça fait consensus. Nous allons faire des ajouts qui ne se feront pas au détriment de l’automobile», a-t-il précisé.

7e voie centrale
Par ailleurs, Transport Québec a des doutes sur la faisabilité d’aménager une 7e voie centrale sur le pont Pierre-Laporte pour accroître le débit de circulation. « Ça pourrait se faire uniquement en direction sud. En direction nord, les échangeurs ne sont pas faits pour une autre voie de circulation sur le pont », a indiqué M. Lavoie.

De plus, des essais en soufflerie devront être réalisés pour s’assurer que le pont suspendu peut supporter une nouvelle voie de circulation. « Ce n’est pas nécessairement exclu mais pour le moment, nous n’avons pas de projet pour ajouter une voie sur le pont Pierre-Laporte », a-t-il affirmé.

Transport Québec prévoit que le débit de véhicules sur le pont Pierre-Laporte demeurera au niveau de 2006 jusqu’en 2016. Une des hypothèses des prévisionnistes est qu’il y aura moins de congestion aux heures de pointe à la suite du départ à la retraite de plusieurs babyboomers et que le trafic sera plus réparti tout au long de la journée.


Article de Pierre Pelchat. Reproduit avec autorisation.

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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

Un commentaire sur “Congestion sur le pont Laporte : irréaliste de limiter l’accès des camions

  1. Frederic

    On aurait pu penser que le nouveau pont Dominion à 4 voies au lieu de 2 pourrait aider, mais les 2 nouvelles voies seront réservées aux autobus, donc ça ne donnera strictement RIEN. Elles seront vides 99% du temps.

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