La STLévis doit réduire ses arrêts à Québec

Par | 25 août 2011 |

Article de Annie Morin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

La Ville de Québec a ressorti un vieux règlement limitant les arrêts d’autobus interurbains sur son territoire. Pour s’y conformer, la Société de transport de Lévis (STLévis) doit éliminer des dizaines d’arrêts où elle faisait monter et descendre ses clients sur la rive nord. Les usagers affectés devront marcher ou acheter le laissez-passer métropolitain, plus cher que le régulier.

L’article 109 du règlement 721 de la Ville de Québec stipule que «les autobus utilisés pour tout service interurbain ne pourront arrêter pour laisser monter ou descendre leurs passagers qu’à leur terminus dans la ville et à pas plus de sept endroits intermédiaires, désignés par le directeur du Service de la circulation et du transport». De plus, pour atteindre ces arrêts, les autobus «devront suivre le trajet le plus court et ne circuler que dans les rues préalablement désignées» par ce même haut fonctionnaire.

Ce règlement date de la période préfusion et n’avait pas servi depuis plusieurs années. Au début de l’été, la Ville de Québec a avisé sa voisine d’en face qu’elle mettait fin à la récréation. « Nous avons reçu plusieurs plaintes parce que des autobus de la STLévis circulaient dans les rues résidentielles du quartier Saint-Sacrement pour éviter la congestion », explique Jacques Perron, porte-parole à Québec.

L’administration municipale a demandé au transporteur lévisien de proposer un nouveau trajet et une nouvelle localisation pour l’arrêt situé sur le boulevard de l’Entente et lui a rappelé par le fait même l’existence du règlement 721 qui encadre la circulation dans les rues de Québec.

Michel Savard, directeur de la planification à la STLévis, s’accommode bien de la commande : « La Ville de Québec nous demande s’il y a moyen de mettre de l’ordre, et on le fait. »

Son équipe a revu cet été tous les arrêts de la quinzaine de parcours qui traversent le fleuve Saint-Laurent pour garder seulement les plus «stratégiques» en même temps qu’elle repositionnait 1200 arrêts situés sur la rive sud. Le travail a été si bien fait que plusieurs autobus de la STLévis desservant la rive nord compteront désormais moins d’arrêts que les sept permis par la Ville de Québec.

C’est le cas du parcours 80, qui ne s’arrêtera plus qu’à quatre intersections sur le chemin Saint-Louis contre 34 auparavant. Les parcours 20 et 30, au départ du Parc-O-Bus Saint-Nicolas, déposeront les usagers à deux endroits, point à la ligne. D’autres, comme le 94, conserveront sept arrêts. Tous les changements seront effectifs lundi.

« Il est évident que si la STL avait demandé la mise en place de plus de sept arrêts, cette demande aurait été analysée et approuvée », assure Jacques Perron.

Mais Michel Savard voit des avantages à faire le grand ménage. « Même à Québec, les express font des arrêts limités. On profite de l’occasion pour régulariser nos lignes » et diminuer le temps de déplacement sur les parcours «parlementaires», résume-t-il.

Habitudes bousculées
Le gestionnaire est conscient que certains usagers seront bousculés dans leurs habitudes. C’est leur devoir de s’assurer qu’ils embarquent dans l’autobus qui les mène le plus près de leur destination, dit-il. La distance résiduelle devra être parcourue à pied ou dans un autobus du Réseau de transport de la Capitale. à condition bien sûr d’avoir en sa possession un laissez-passer métropolitain. Au tarif général, il en coûte 111,25 $ par mois pour circuler librement sur les deux rives, contre 73 $ pour la seule rive sud. Pour les étudiants, on parle de 89,70 $ contre 53,40 $.

Lyne Martineau et son conjoint, des résidants de Saint-Nicolas qui travaillent à Québec, font partie de ces clients déçus. Ils utilisent tous deux les « parlementaires » pour traverser le fleuve soir et matin.

Si madame conserve son arrêt près de la Société de l’assurance automobile du Québec, monsieur verra le sien éliminé, boulevard René-Lévesque, dès lundi. Considérant le temps de marche supplémentaire et le prix du laissez-passer métropolitain, l’automobile redevient attrayante, souligne Mme Martineau. « Plusieurs usagers pensent à faire du covoiturage ou à reprendre leur auto », affirme-t-elle, déplorant que l’information soit sortie au compte-gouttes pendant l’été.

Michel Savard assure que les avis ont été publiés comme il se doit. Le site Internet de la STLévis détaille les changements depuis quelques jours.


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