Projet Rabaska à Lévis : Le maire Garon tient à un référendum

Par | 22 février 2005 |

Article de Marc Saint-Pierre. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Mais il n’a aucune intention d’en tenir un sur le futur pipeline d’Ultramar

Le maire de Lévis, Jean Garon, a toujours en tête de tenir un référendum sur le projet Rabaska. Cette consultation s’étendrait le cas échéant, non pas au seul arrondissement Desjardins, mais à toute la ville de Lévis à cause du gazoduc que le projet implique. Mais il n’y aura pas de référendum sur le pipeline d’Ultramar « parce que les Lévisiens en ont plein les botte de l’Ultratrain ».

« Tout le monde est d’accord sur le tuyau (d’Ultramar) parce que tout le monde est contre l’Ultratrain », a indiqué le maire dans le cadre d’échanges serrés avec ses concitoyens, lors de la séance de travail publique des élus lévisiens, hier soir.

Projet rendu public il y a une huitaine, le futur pipeline est destiné à transporter les produits de la raffinerie lévisienne jusqu’à son centre de distribution de Montréal-Est. La pétrolière a fait savoir qu’elle ne continuera pas moins d’utiliser l’Ultratrain pour acheminer ses hydrocarbures vers ses centres de distribution ontarien et néo-brunswickois. « Ça n’enlèvera pas l’Ultratrain », a d’ailleurs lancé à M. Garon le conseiller Jean-Claude Bouchard. Ces échanges sont survenus lors de la période de questions allouée au public, qui a toute passée à débattre du projet Rabaska, comme c’est en train de devenir la règle.

Des propos du maire, il s’est dégagé qu’il tient à son référendum pour « savoir s’il y a acceptation ou désaveu du projet ». Les coûts de ce référendum, estime-t-il, devrait être assumés par le gouvernement. Il n’a pas évoqué du moment, mais il est clair qu’il a l’intention de le proposer à terme à ses collègues élus du conseil municipal. Et c’est tout le conseil, dans son esprit, qui sera amené à décider si la consultation se déroule dans Desjardins seul, l’arrondissement ciblé pour installer le port méthanier, ou dans l’ensemble de la ville, parce qu’il est prévu qu’y passe le gazoduc.

« Il y a eu un référendum à Beaumont et tout le monde a été content. Tout le monde devrait être content d’un référendum à Lévis », a indiqué M. Garon sous les huées des opposants au projet.

« Quand il y a un changement de zonage, il y a seulement la population du milieu concerné qui vote », a lancé le conseiller de l’ouest lévisien Philippe Laberge, sous les applaudissements.

Selon la lévisienne Isabelle Carrier, qui a interpellé M. Garon directement, il serait souhaitable que le référendum soit tenu après les audiences publiques du BAPE Parce que la partie est par trop inégale pour l’heure, celle-ci se jouant entre des citoyens ordinaires disposant de peu de moyens et une entreprise milliardaire qui se paie des publicités à coûts de millions$.

Pour le conseiller Gilles Lehouillier, le référendum est actuellement complètement farfelu et prématuré. Il faut d’abord, selon l’élu de Desjardins, couler dans le ciment le schéma d’aménagement révisé élaboré en 2001, qui évacue « l’affectation industrialo-portuaire », contenue dans le schéma d’aménagement de 1987, pour ce qui concerne l’est lévisien. De deux, il faut que la Ville de Lévis vérifie si les estimations et engagements de Rabaska tiennent la route en ce qui concerne les revenus de taxes, maintenant et dans le futur.

« Renoncez à ce moyen, d’autant plus que des vérifications doivent être faites », a plaidé le conseiller, notant que le référendum est aussi porteur de division pour la nouvelle ville de Lévis.

De source municipale, dans le schéma d’aménagement révisé de la MRC de Desjardins adopté en 2001 et renvoyés aux élus par le ministère des Affaires municipales pour révision, l’affectation industrialo-portuaire est effectivement soustraite par rapport à 1987. Elle n’apparaît d’ailleurs plus sur les cartes.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Catégorie(s) : Gouvernement,  Industriel
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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