Déneigement : la ville en crise

Par | 27 janvier 2004 |

Tout les lévisiens et même les autres habitants de la région ont entendu parler des déboires de la ville de Lévis en ce qui concerne le déneigement. La situation était telle que ce sujet a eu des échos dans Le Soleil, le Journal de Lévis, Le Peuple et Radio-Canada entre autre. Il a neigé la semaine dernière et rien n’y paraît maintenant. On semble être venu à bout de la situation.

Récapitulons les fait. Le 15 décembre dernier, la première tempête de neige de l’hiver laisse 60 cm de neige sur le territoire de la ville de Lévis. Cette accumulation, qui équivaut à trois fois la quantité de neige normalement reçue lors d’une seule tempête, a été reçue en moins de dix-huit heures. De plus, dans la nuit du 17 au 18 décembre, des pluies abondantes (40 mm) ont entraîné une importante accumulation d’eau dans les rues. La situation devient rapidement chaotique et il évident que Lévis (la Ville et les contracteurs) n’était pas efficacement préparé pour répondre à la situation. Les résidents deviennent rapidement exaspéré devant la situation et le Ville sent le besoin de rassurer la population . Un communiqué est émis le 19 décembre et on y mentionne que dans certains endroits la situation ne reviendra à la normale que vers le 23 décembre.

Arrive le congé de Noël avec de nouvelles chutes de neige. La situation qui était déjà problématique en certains endroits ne s’améliore guère. La période des fêtes est pénible pour les lévisiens.

Un tiers de la population est insatisfait
Après le premier de l’an on apprend qu’ils ont été nombreux à se plaindre à la ville. Devant la pression encore très forte, la Ville se voit obliger d’émettre un autre communiqué sur le sujet. Un sondage mené par les conseillers indépendants de Lévis entre le 7 et le 9 janvier auprès de 600 citoyens révèle que 66 % sont insatisfait des services de déglaçage et 56 % du sont insatisfait du déneigement. De plus, le tiers de la population est insatisfait de la gouverne de l’ensemble des service municipaux.

L’évaluation de la Ville
Devant la grogne de la population et la mauvaise image qu’ont pu véhiculer les médias du dossier, la Ville de Lévis, un mois après le début de la première neige, apporte enfin certaines explications et annonce des correctifs.

D’entrée de jeu, le maire Garon avoue que « la Ville a été dépassé par une succession de précipitations exceptionnelles de neige et de pluie. Nous devons apprendre de cette expérience pour revoir et améliorer notre plan d’intervention lors d’importantes chutes de neige ». En temps normal, la Ville de Lévis dispose du personnel et des équipements pour répondre efficacement à une tempête de neige de 25 centimètres. Le temps moyen requis pour effectuer un circuit de tassage de la neige est alors de quatre heures pendant la tempête tandis que le ramassage ultérieur requiert une semaine si la neige est transportée et cinq jours si elle est soufflée en bordure des rues.

En raison de l’étendue et la diversité du territoire et comme les pratiques liées au déneigement, héritées des ex-municipalités, sont différentes d’un secteur à l’autre, les problèmes n’ont pas été vécus avec la même intensité partout. Dans certains cas, et de façon plus particulière dans l’arrondissement Les Chutes-de-la-Chaudière-Est, des rues n’avaient pas encore été déneigées une seule fois douze heures après le début de la tempête, il a fallu attendre dix jours avant qu’elles ne retrouvent une largeur acceptable !

Quelques facteurs aggravant sont identifiés par la Ville pour expliquer les problèmes qu’a connu la ville, mentionnons :

  • La préparation de la saison hivernale afin d’éviter les surprises. On constate que la Ville et ses fournisseurs n’étaient pas prêts à un départ aussi brutal de l’hiver. Vraiment ?
  • La connaissance des circuits. La connaissance qu’ont les opérateurs de leur secteur a beaucoup d’impact sur la qualité du déneigement. De nombreux changements ayant été apportés cette année dans la composition des équipes et le tracé des circuits, surtout dans l’arrondissement des Les Chutes-de-la-Chaudière-Est, des manquements et oublis ont été signalés.
  • Les procédures et pratiques de déneigement. Environ 25 % des rues de la Ville sont confiées à l’entreprise privée qui, dans l’ensemble, donne un service satisfaisant. Des lacunes ont été observées dans certains secteurs, notamment dans l’ex-Lévis et à Saint-étienne-de-Lauzon. Des exigences plus sévères seront incluses dit-on dans les prochains contrats concernant la formation du personnel, l’inspection et l’entretien de la machinerie.

Finalement, on annonce l’implantation prochaine d’une Politique du déneigement pour l’ensemble de la ville qui énoncera les principes guidant les opérations de déneigement (identification des artères prioritaires, niveaux de services, information aux citoyens, etc). « Nous nous inspirerons de ce qui se fait de mieux dans la Ville pour en faire profiter l’ensemble mais tout en respectant les particularités de chaque quartier et le fait que le déneigement est un service qui doit demeurer près des citoyens et de leurs besoins », a déclaré le maire de Lévis.

C’est à suivre Il a neigé la semaine dernière et il n’en reste plus rien sur nos artères (du moins dans l’arrondissement Desjardins). On semble en être venu à bout. Espérons que nous n’aurons plus à vivre un autre mois comme celui-la.

=> Voir aussi l’article de Radio-Canada.ca.

Catégorie(s) : Gouvernement,  Transports

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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