Lévis au cube : histoire de lancer les fêtes de 2011

Par | 4 janvier 2011 |

Source : Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Aquene l’Iroquoise. Lazare le tanneur. Lewis le soldat. Charlie le cheminot. étienne le hippie. Purs produits de l’imagination, ils auraient très bien pu vivre sur le territoire de Lévis entre 1636 et aujourd’hui. Ils auront pour tâche de lancer les festivités du 375e anniversaire de la seigneurie de Lauzon lors du grand spectacle multimédia Lévis au cube, le 15 janvier, au fort Numéro-Un.

Rencontrée à la mi-décembre, la petite équipe d’Azur créations est fébrile. On ne dispose que de deux journées de tournage avec les personnages historico-fictifs avant de remettre le tout entre les mains des mixeurs sonores, qui en ont pour au moins trois semaines à fignoler la vidéo. « Ça va bien, mais c’est vraiment serré », glisse Bernard White, scénographe renommé qui a notamment travaillé sur la Symphonie des mille, au Colisée.

Dans le studio improvisé dans un local du Centre Horizon, à Limoilou, la conceptrice Nancy Bernier, qui a notamment créé le Parcours 400 ans chrono, très apprécié lors des Fêtes du 400e, dirige ses comédiens.

« Attention, la musique va repartir vite », lance-t-elle à Nicole et Nicolas, un couple de cultivateurs de Saint-Nicolas qui viennent de se marier, en 1734, et qui inviteront les spectateurs à danser.

Filmés devant un écran vert, les déhanchements des comédiens seront ajoutés en surimpression aux images déjà tournées et montées. Le tout racontera, en 45 minutes, l’histoire du territoire lévisien et surtout de ses gens, imaginée par le jeune Alphonse – hommage incontournable au fondateur de Desjardins – et la pilote de montgolfière Jeanne, originaire évidemment de Saint-Jean Chrysostome.

Nancy Bernier a choisi les faits historiques à mettre en valeur, en respectant certains incontournables fixés par l’organisation de Célébrations Lévis 2011, et l’auteure dramatique Isabelle Hubert a con­fec­tionné des histoires pour cha­que personnage. Certaines rigolotes, comme le couple de cultivateurs, d’autres plus tristes, comme celle du facteur Rédempteur qui doit porter à des familles la nouvelle de la mort d’un être cher dans un terrible accident de train.

La costumière et maquilleuse Jennifer Tremblay a conçu les costumes avec des détails de l’époque, comme la robe à plis de Watteau, mais en théâtralisant les habits avec des cols plus larges ou un béret à la Rembrandt pour l’officier britannique Lewis, peintre à ses heures. Lors du spectacle, le 15 janvier, elle fera ajouter un peu de fourrure et des mitaines aux personnages qui « sortiront » de l’écran pour se joindre à la foule et l’inviter à danser.

En plus d’avoir eu accès à un impressionnant stock d’archives vidéo, notamment fournies par des couvents et des musées, l’équipe d’Azur créations s’est offert un tournage en hélicoptère cet automne afin de recueillir des images fraîches de la région de Lévis. « Avec les portes de l’hélico ouvertes, pour avoir une meilleure vue! » précise Nancy Bernier.

La conceptrice vidéo Marilyne Laflamme a bien confiance que le résultat va plaire à toutes les générations de spectateurs. « Les histoires sont touchantes et il y a des images impressionnantes, décrit-elle. J’ai des images de la rue Bégin en 1920! »

écran cubique
La projection de la vidéo sur un écran cubique, qui occupera environ 65 pieds au sol, permet des effets visuels intéressants, ajoute l’artiste de l’image.

Bien sûr, en autant que Dame Nature accepte de collaborer… Nancy Bernier est plutôt zen par rapport au facteur météo. « Tu perds beaucoup de temps à imaginer tous les scénarios possibles, fait-elle remarquer. Quand tu te lèves le matin et que tu vois la température, tu t’ajustes, c’est tout. »

Il n’y a pas de température idéale pour un spectacle en plein air, ajoute-t-elle. « S’il fait froid, la projection est claire, mais les gens gèlent. S’il y a du brouillard, les éclairages sont beaux, mais les projections sont diminuées! »

Les projecteurs seront certainement gardés au chaud dans des cubes de verre, précise Marilyne Laflamme. « Et on travaille l’image avec des contrastes forts pour une meilleure visibilité », explique-t-elle.

Le scénographe Bernard White est à peaufiner la mise en lumière du fort Numéro-Un avec son collègue Laurent Routhier. Ils seront à pied d’oeuvre dans l’enceinte du fort dès mercredi pour bien harmoniser éclairage, vidéo et feux d’artifice, lancés à partir de 19 générateurs de flammes qui seront installés tout autour de la foule.

Budget mystère
Pas facile d’obtenir de l’information sur les finances de Célébrations Lévis 2011, qui recevra au moins 5,5 mil­lions $ de fonds publics pour organiser les fêtes. à la simple question « Combien coûte le coup d’envoi des fêtes? », on nous répond que cette information n’est tout simplement pas disponible. « Les budgets n’étant pas encore complétés, nous n’avons pas l’information présentement », affirme la responsable des communications, Michèle Moffet. « Com­me nous sommes encore en période de négociation avec les producteurs pour les événements signature de l’été prochain, nous ne publierons pas les chiffres maintenant. » Aucun budget ni états financiers n’ont été rendus publics depuis la création de l’organisation à but non lucratif, en 2009. Le président du conseil d’administration, Denis Therrien, promet des finances plus transparentes à la fin de l’hiver, lorsque tous les revenus – et surtout la subvention du gouvernement fédéral – seront assurés.


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Catégorie(s) : Histoire Urbaine
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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