Troisième lien : nouveau chapitre du duel Labeaume/Lehouillier

Par | 10 mai 2018 |

Article de Érick Deschenes. Le Journal de Lévis.

En marge d’une conférence de presse le 10 mai, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a vivement réagi à la plus récente sortie du maire de Québec, Régis Labeaume, sur le projet de troisième lien interrives. Le premier citoyen lévisien a profité de l’occasion pour se colletailler une nouvelle fois avec son homologue de Québec sur cet enjeu.

« Nous allons continuer d’en parler. L’espace média n’appartient pas juste au maire Labeaume. Il appartient aux municipalités environnantes, aux villes de l’Est-du-Québec et à tout le monde. C’est ça la démocratie, s’exprimer et dire ce qu’on pense. Nous allons continuer la bataille pour le troisième lien. On ne lâchera pas le morceau, c’est trop important pour Lévis et Chaudière-Appalaches », a d’emblée déploré le maire de Lévis.

C’est à la suite de commentaires de Régis Labeaume, exprimés le 7 mai, que Gilles Lehouillier a fait cette sortie. À cette occasion, le maire de Québec a déclaré qu’il allait s’opposer à tout changement au devis de l’étude d’opportunité sur le troisième lien, ce que demande le maire de Lévis, tout en ajoutant que le devis avait été approuvé par les Villes de Québec et de Lévis.

De plus, le premier magistrat de Québec a affirmé qu’il ne voyait pas d’urgence à ce qu’une rencontre des acteurs politiques de la région sur le sujet soit tenue prochainement, une autre demande de Gilles Lehouillier depuis plusieurs semaines. Selon Régis Labeaume, la rencontre du comité technique du projet, tenue au début du mois, lui a permis de « savoir tout ce qu’il avait à savoir ».

Avoir l’heure juste
Lors de sa sortie, Gilles Lehouillier a rapidement tenu à expliquer en détail les raisons qu’il le motive à critiquer le devis, où toutes les possibilités sont sur la table plutôt que l’étude exclusive d’un projet de troisième lien autoroutier comme le promet le gouvernement provincial libéral.

« Lorsque le gouvernement nous a envoyé le devis, nous avons alors su qu’il était un peu chambranlant face au troisième lien. Mais nous nous sommes dit qu’il y avait une étape de franchie et qu’il y avait une volonté de faire une étude. Également, le gouvernement avait donné l’assurance qu’il créerait trois comités, un comité consultatif formé des élus, un comité aviseur et un comité d’experts. (Cependant), le discours politique est différent que ce que dit le devis », a déclaré M. Lehouillier.

Du même souffle, craignant que le gouvernement libéral et Régis Labeaume « semblent avoir un accord tacite » pour empêcher la tenue d’une réunion des politiciens de la région sur le projet, Gilles Lehouillier a de nouveau plaidé pour que cette rencontre se tienne rapidement afin de donner « l’heure juste aux citoyens ».

« Pourquoi vous pensez que la rencontre du comité consultatif ne se tient pas ? Qui tient ça? Quel intérêt a le gouvernement de ne pas tenir cette rencontre? Labeaume ne la veut pas. L’appui de Labeaume au troisième lien s’effrite de plus en plus. Et là, le chat sort du sac. Son troisième lien dans l’ouest, ça ne surprendrait pas que ce soit les voies inversées sur le pont Pierre-Laporte. (…) L’espace politique n’appartient pas juste au maire de Québec », a soutenu M. Lehouillier.

Invitation au premier ministre
En plus de cette rencontre politique, le maire de Lévis espère que le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, acceptera l’invitation de la Chambre de commerce de Lévis afin de présenter sa vision du troisième lien, un projet autoroutier comme le désire Gilles Lehouillier.

De plus, le maire de Lévis a indiqué qu’une date serait déterminée bientôt où son administration rendra publiques les questions qu’elle a sur le processus d’étude du projet. Enfin, Gilles Lehouillier a laissé entendre que son équipe travaillait sur un « certain nombre de choses » pour aller chercher des appuis pour le projet de troisième lien sur la Rive-Nord.


Reproduit avec autorisation.

Catégorie(s) : Gouvernement,  Transports
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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