105 ans d’histoire partis en fumée : Le monastère des Trappistines rasé par un incendie

Par | 5 novembre 2008 |

Source : Journal de Lévis

De 1902 jusqu’à la fin de l’année 2001, les religieuses de l’abbaye cistercienne de Saint-Romuald, vouées à Dieu dans le silence et la prière, ont cultivé la terre, confectionné des ornements d’églises et fabriqué du chocolat qui a fait leur renommée. l’incendie qui a rasé le monastère le 24 octobre dernier efface les dernières traces architecturales de la longue présence des soeurs cloîtrées à Saint-Romuald.

Grâce aux informations fournies par Michel L’Hébreux, de la Société d’histoire de Saint-Romuald, il a été possible de retracer les grandes lignes de l’histoires des « Trappistines ». Ainsi, l’arrivée de ces religieuses de France remonte à l’année 1902. à l’époque, Mère Marie Lutgarde, prieure des Cisterciennes de Bonneval en France, s’inquiétait du courant anticlérical qui sévissait dans son pays. Face aux menaces d’expulsion des religieuses, elle cherche une terre d’accueil pour trouver refuge. Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, en visite à l’abbaye de France lui propose alors d’installer sa communauté dans notre coin de pays. Un peu plus tard, douze religieuses arrivent de France et entament la construction du monastère sur un terrain de Saint-Romuald aux abords de la rive ouest de la rivière Etchemin.

Le monastère est fin prêt en 1903 et est placé sous le vocable de Notre-Dame du Bon-Conseil. Jusqu’en 1906, la communauté comptaient 14 recrues, 8 novices, 4 postulantes et deux soeurs tourières. Il n’était pas permis d’entrer dans le cloître afin de connaître le travail exact des trappistines, mais selon les informations fournies par M. L’Hébreux, l’on savait que les soeurs confectionnaient des ornements d’église et qu’elles se spécialisaient dans la confection d’un délicieux chocolat. Elles cultivaient également plus de 200 acres de terres et produisaient des légumes en plus de s’occuper d’animaux, malgré la rudesse de l’hiver québécois qui contrastait avec la température clémente de la France.

Les produits de la ferme étaient par la suite vendus aux familles des alentours. Le nombre de religieuses présentes à l’abbaye a varié selon les différentes époques. Au plus fort, le monastère habritait 95 soeurs.C’était dans les années 50 et 60, époque où un agrandissement a par ailleurs été nécessaire. Ainsi, en 1966, une nouvelle aile est ajoutée, des rénovations à laquelles quelques citoyens de Saint-Romuald se rappellent avoir participé, dont M. L’Hébreux. Par la suite, le nombre de religieuses diminue sans cesse. En 1993, on dénombre 42 soeurs et à leur départ pour la Beauce, en 2001, il n’y en a plus que 26. Selon la soeur Marie Saint-Pierre, l’abbaye de Saint-Romuald est alors trop grand et la situation dans un quartier résidentiel tout près d’un quartier industriel convient beaucoup moins bien à la vocation de contemplation des Trappistines.

Après leur départ, la firme immobilière Cominar manifeste le désir d’implanter un développement immobiler. Le projet tombera finalement à l’eau et la propriété sera rachetée par Ultramar, qui s’assure ainsi une plus grande zone tampon autour de la raffinerie.

Les Soeurs Cisterciennes n’occupant plus l’établissement, ce dernier fut la proie de vandales et de saccages et eut finalement comme destin d’être rasé par un incendie. Une enquête criminelle est présentement en cours. Plusieurs ont affirmé ne pas être surpris du dénouement des choses.


Article de Marie-Christine Patry. Reproduit avec autorisation.

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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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