Projet Jazz dans le Vieux-Lévis : « Il y a des trous dans les normes »

Par | 29 février 2008 |

Source : MédiaMatinQuébec

Les commerçants du Vieux-Lévis ont l’impression d’avoir été abandonnés par leur municipalité à la suite de l’acceptation du projet Jazz.

D’ici à quelques jours, la construction de l’immeuble de 180 logements pour personnes âgées débutera et se hissera sur cinq étages dans le quartier historique de Lévis. Malgré les protestations des résidants et des commerçants, le projet ira de l’avant.

« C’est dérangeant. On perdra beaucoup d’espaces de stationnement et il en manque déjà dans le Vieux-Lévis. C’est gros, c’est un éléphant dans un petit centre-ville », décrit Marc Russell, de la chocolaterie Chocolats favoris.

« C’est beaucoup de logements qui arrivent d’un coup. L’aqueduc ne fournit même pas actuellement! Est-ce que ce projet a été réfléchi ? » renchérit étienne Vézina, de Chocolats favoris.

« Tout ça amènera un flot de circulation, près d’une école… à la mairie, les citoyens ne sont pas écoutés », ajoute M. Vézina.

« Nous ne sommes pas contre le développement, mais est-ce le bon gabarit pour le milieu ? La Ville pense au revenu et ce projet convient à son désir de densifier les vieux quartiers », ajoute M. Vézina.

Ironiquement, Chocolats favoris s’est installée en 1996 dans le Vieux-Lévis afin d’avoir plus d’espaces de stationnement.

« Nous avons déjà acheté deux terrains pour parer le manque de stationnement », a dit M. Russell.

Au restaurant L’Intimiste, on craint aussi que le manque d’espaces de stationnement n’affecte la clientèle. « Avec cette construction, il y aura encore moins de stationnement. On ne pense pas non plus que ça nous amènera plus ou moins de clientèle », assure Steve Levasseur, chef cuisinier du restaurant.

Pour plusieurs résidants qui militent contre le projet depuis plusieurs années, la pilule est difficile à avaler. « Ça fait deux ans qu’on travaille là-dessus. Dans un esprit de vie de quartier, un gros bâtiment n’est pas approprié », affirme Marie Gauthier, qui tient un atelier d’art dans le Vieux-Lévis.

« Les promoteurs sont en règle. La faute va à la municipalité qui n’a pas fait ses devoirs quand c’était le temps. La Ville n’a pas passé les bons règlements pour empêcher Jazz. Il y a des trous dans les normes », poursuit Mme Gauthier, qui vit dans le quartier depuis bientôt 11 ans.

De son côté, Isabelle Demers, chef de l’opposition à l’hôtel de ville, a réitéré l’appui du Parti des citoyens et des citoyennes, qu’elle préside, au Jazz de Lévis. « C’est un bon projet qui respecte les règlements en vigueur. Les promoteurs ont présenté un beau dossier », soutient-elle.

Mme Demers s’est notamment félicitée du fait que la compagnie Kevlar ait pris en compte certaines remarques des opposants en optant pour un établissement « plus petit » que celui prévu initialement (180 au lieu de 200 logements). Il a été impossible de joindre les représentants de la Ville de Lévis.


Article de Chantal Maltais et Taïeb Moalla. Reproduit avec autorisation

Catégorie(s) : Non classé

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *