Gazprom largue Rabaska

Par | 28 juin 2009 |

Source: Le Soleil

Photo : Le Soleil

Le géant gazier russe Gazprom ne participera pas à Rabaska, ce terminal méthanier qui suscite une vive opposition dans la région de Québec. Le grand patron de l’entreprise, Alexei Miller, a affirmé vendredi qu’il ne compte plus investir dans le projet de 840 millions.

« Le marché nord-américain est l’un des marchés-clés pour le gaz naturel liquéfié, a-t-il déclaré à Moscou, en marge de l’assemblée générale du groupe. Il y a d’autres alternatives attrayantes » à Rabaska.

L’entreprise, qui détient le monopole de l’exportation du gaz naturel russe, s’était jointe l’an dernier au consortium Rabaska, formé par Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France. Le groupe souhaite bâtir un terminal à Lévis, sur la rive sud de la capitale.

La perte de ce partenaire financier ne signifie pas la mort de Rabaska, assure son porte-parole, Simon Poitras. Car même s’il n’investit pas dans la construction, rien n’empêchera Gazprom d’approvisionner le terminal en gaz naturel. Des pourparlers sont d’ailleurs toujours en cours à cet effet.

« S’ils ne souhaitent pas être partenaires financiers dans le terminal, ça ne pose pas de problème à Rabaska, a affirmé M. Poitras. Le projet va se réaliser quand même. »

Les promoteurs visent une entrée en service en 2014

Le projet bat de l’aile depuis quelques mois, notamment en raison de la chute des prix du gaz naturel. Début juin, la décision de construire le terminal Rabaska a été repoussée d’un an.

Gazprom avait alors fait savoir qu’il est prématuré de statuer sur ses projets de développement en Russie. L’entreprise doit décider en mars prochain si elle lance l’exploitation du champ gazier Chtokma, qui doit alimenter le port méthanier Rabaska.

Le projet a reçu la bénédiction de nombreux élus au fil des ans, mais des résidants de Lévis et des écologistes s’y opposent farouchement. Daniel Breton, de Québeckyoto, se réjouit d’ailleurs de cette nouvelle tuile pour Rabaska.

« J’ai l’impression que c’est le début de la fin pour ce projet-là », affirme-t-il. Il souhaite que les partenaires qui restent dans le projet fassent le point au plus vite sur l’avenir de Rabaska. Car pendant que le projet est sur la glace, souligne-t-il, des centaines de familles vivent dans l’incertitude. « Si les promoteurs continuent d’étirer la sauce pendant des années, dit M. Breton, il y aura des familles qui vont vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, qui ne sauront pas si elles doivent déménager ou vendre leur maison. »

La PDG de Gaz Métro, Sophie Brochu, avait assuré que Rabaska verra le jour, lors d’une entrevue accordée à La Presse en janvier. Elle estime que le projet doit voir le jour, car l’Amérique du Nord consomme 30% du gaz naturel au monde alors qu’elle ne détient que 4% des réserves.


Article de Martin Croteau. Reproduit avec autorisation.

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