Affaissements de sols à St-Jean-Chrysostome : la Ville alertée dès 2001

Par | 17 juin 2010 |

Article de Isabelle Mathieu. Le Soleil.

Les ingénieurs consultés par la Ville de Lévis à la naissance du quartier des Constellations évoquaient déjà la possibilité d’affaissement du sol. S’ils n’interdisaient pas la construction, ils servaient néanmoins de sérieuses mises en garde.

Dans une étude remise le 7 décembre 2001 à l’ex-Ville de Saint-Jean-Chrysostome, et dont Le Soleil a obtenu copie, la firme Inspec-Sol détaille les précautions à prendre durant les travaux sur les rues d’Orion et de la Licorne, les deux premières du quartier des Constellations, aujourd’hui frappé par des affaissements de sol.

« étant donné la présence de sol argileux, des précautions devront être prises lors des travaux d’excavation, écrivent les ingénieurs. En effet, la nature du sol en place peut provoquer des tassements à long terme dus à un relâchement des contraintes causées par des parois abruptes ».

Inspec-Sol ajoute que « ce phénomène a été noté lors de projets similaires dans certains secteurs » et recommande plusieurs mesures techniques aux constructeurs. « Durant les travaux de remblayage, on devrait éviter les gros engins de compactage, ainsi que les fortes vibrations qui pourraient éventuellement remanier le terrain naturel », écrivent les ingénieurs.

« Surveillance générale »
Inspec-Sol invite aussi les cons­tructeurs à effectuer « une surveillance vigilante des parois d’excavation afin de déceler tout affaissement ou apparition de fissures aux environs de la tranchée ».

Une seconde étude géotechnique menée à la fin de 2002 par Inspec-Sol décrit plus en détail le terrain du quartier, longtemps exploité comme sablière, et explique pourquoi les problèmes peuvent varier d’un endroit à l’autre. « Nous sommes donc en présence d’un terrain où la profondeur de la couche argileuse molle est très variable, à l’intérieur d’un secteur restreint », constatent les ingénieurs, dans un rapport remis à la Ville de Lévis.

Dans le secteur au nord de la rue d’Andromède, qu’ils identifient comme une zone de construction avec restriction, les ingénieurs d’Inspec-Sol recommandent à nouveau la plus grande prudence. « Tout remaniement de la couche argileuse pendant les travaux d’excavation pour les futures résidences pourrait avoir des conséquences désastreuses. »

La firme suggérait déjà des mesures pour prévenir la catastrophe. « Pour les cas critiques, des mesures comme l’absence de sous-sol, l’entreposage des matériaux de déblai hors du site ou un coussin granulaire sous les empattements pourraient être envisagées pour éviter toute rupture des sols, d’autant plus que des ruptures de sol ont été observées dans ce secteur lors de la construction de la rue. »


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

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