Services de police et des incendies à Lévis: les fusions coûtent cher

Par | 20 janvier 2010 |

Source: Le Soleil

La police et les pompiers de Lévis coûtent deux fois plus cher aujourd’hui qu’en 2002. Une situation attribuable aux exigences gouvernementales qui ont suivi les fusions de 2001, plaide la mairesse Danielle Roy Marinelli.

Réunis, les budgets de ces deux services ont doublé en neuf ans, passant de 16 à 32 millions de dollars annuellement. Une hausse qui n’est pas exclusive à Lévis, a tenu à préciser la mairesse. Toutefois, elle illustre bien les investissements que les villes regroupées, une fois devenues plus grandes, ont dû réaliser pour se conformer aux normes du gouvernement du Québec.

« C’est le résultat des fusions, tranche Mme Marinelli. Avant, on avait deux corps de police : celui de Lévis et celui de Chutes-Chaudière-Ouest. Avec le regroupement, la nouvelle ville avait plus de 100 000 habitants. Nous étions dans l’obligation d’offrir à la population un niveau de service supérieur pour respecter la Loi sur la police », explique-t-elle.

En 2003, le budget de la police était de 14,1 millions $. Il est de 21,8 millions $ en 2010. Si environ 20 % de sa croissance est attribuable à l’indexation des salaires, une bonne partie du 80 % est directement liée à l’effet des fusions, principalement à l’embauche de personnel, explique le directeur du service de police, Jean-François Roy.

« Nous nous sommes retrouvés avec de nouvelles compétences. Par exemple, il y a eu l’ajout de cinq postes d’enquêteurs. De plus, nous avons engagé environ une quarantaine de patrouilleurs supplémentaires et membres du personnel civil. Actuellement, notre service compte quelque 147 policiers permanents. » Pour amoindrir l’effet des coûts associés à la hausse du niveau de service, la mise à niveau s’est faite sur cinq ans. Elle s’est terminée en 2007.

Parmi les moins chers
Malgré tout, rassure le directeur, avec un ratio autour de 1,1 policier par 1000 habitants, la police de Lévis se trouve encore parmi les services les moins chers au pays comparativement à ceux de villes de même taille. Il ajoute que sa direction se tire d’affaire en allant chercher des revenus additionnels du service 9-1-1 offert à plusieurs municipalités avoisinantes.

Le service des incendies a fait face à une augmentation de coût similaire. Son budget est passé de 3,2 millions $ en 2003 à 10,5 millions $ cette année. Et les raisons sont les mêmes. « Avant, il n’y avait que des pompiers volontaires et des pompiers de garde, même dans l’ancienne Ville de Lévis. Pour certaines ex-villes, il n’y avait des pompiers que 12 heures sur 24. On arrivait de loin, constate Mme Marinelli. La première convention collective des pompiers date de 2004. En octobre de cette année-là, nous avions embauché 28 pompiers réguliers. Nous en avions 82 en date de décembre 2008 », enchaîne-t-elle.

Et ce n’est pas fini. Le schéma de couverture de risques en sécurité incendie du gouvernement du Québec, qui élève les standards d’intervention auxquels doivent répondre les villes, « coûte très cher », reconnaît la mairesse. « Le schéma prévoit la construction de deux nouvelles casernes, l’une à Breakeyville cette année, une autre pour Saint-Jean-Chrysostome et Pintendre en 2012. à cela, il faudra faire des réaménagements de personnel et procéder à d’autres embauches. »

évidemment, il y a des bienfaits à toutes ces hausses. Mais avant d’en voir les effets sur la qualité du service à la population, il y a des répercussions budgétaires importantes. « La sécurité publique, police et incendies, ont été les deux éléments des fusions les plus difficiles à gérer pour toutes les grandes villes », conclut la mairesse.

Le projet du nouveau poste se précise
La construction d’un nouveau poste de police plus central et mieux adapté devrait se réaliser d’ici trois ans, possiblement sur la 4e Avenue, souhaite le directeur du service, Jean-François Roy.

Le chef de police avait exprimé ce même voeu lors d’une entrevue accordée au Soleil en 2008. Mais ce qui était autrefois un projet embryonnaire devient de plus en plus concret. « Nous avons beaucoup regardé du côté de la 4e Avenue à Saint-Romuald entre l’autoroute 20 et le boulevard de la Rive-Sud. Un terrain à cet endroit permettrait d’avoir une accessibilité à tout le territoire rapidement grâce à la proximité de ces deux grandes artères », explique-t-il.

C’est l’actuel poste du chemin Du Sault à Charny, qui abrite l’équipe d’enquête et l’administration. Il est considéré depuis longtemps comme étant trop exigu. L’autre poste, situé sur le boulevard de la Rive-Sud, près du golf de Lévis, accueille les patrouilleurs.

Après les partenariats publics-privés, voici les partenariats polices-privés. M. Roy avance que la construction d’un nouveau QG devrait se faire en collaboration avec le privé. « étant donné les coûts de construction – estimés entre 10 et 15 millions $ en 2008 -, nous pourrions louer l’édifice sur une période de 25 ans, par exemple, et en devenir par la suite propriétaire. »


Article de Jean-François Néron . Reproduit avec autorisation.

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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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