Rabaska : ultime offensive du GIRAM

Par | 15 octobre 2007 |

Anne-Marie Savoie. Média Matin Québec.

à quelques jours d’une réponse finale du gouvernement Charest dans le dossier Rabaska, les membres du GIRAM ont tenté une ultime offensive, hier, pour convaincre la population de la valeur écologique, patrimoniale et visuelle des berges du secteur Beaumont-La Martinière.

Près de 200 personnes ont répondu à l’appel du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), qui souhaitait faire connaître ce secteur aux gens de Québec et des environs afin de les sensibiliser davantage au projet de construction du port méthanier.

« C’est un coin mésestimé par les gens de Québec. Il faut voir la beauté de ce site exceptionnel, où tout est à l’état naturel, pour se rendre compte à quel point il faut refuser de construire un poste gazier pour les Américains », lance l’un des porte-parole du GIRAM, Gaston Cadrin.

Tout comme son confrère, Pierre-Paul Sénéchal s’intéresse de près au dossier. Il était sur place pour expliquer aux curieux les conséquences d’un port méthanier pour ce segment du Saint-Laurent, véritable entonnoir à la hauteur de la municipalité de Beaumont.

« La jetée sur pilotis qui sera construite se rend jusqu’au quart du fleuve, ce qui ne laisse que 850 mètres navigable pour les gros bateaux qui ont besoin d’un minimum de 15 mètres de profondeur. En ce moment, ce sont 7000 bateaux par année qui passent ici, mais dans 10 ou 15 ans, combien y en aura-t-il ? questionne M. Sénéchal. Et ce n’est pas un port ordinaire, ils ont besoin d’une zone de protection », ajoute-t-il.

De plus, il est inconcevable à son avis de donner un endroit aussi stratégique à un seul promoteur. « C’est comme si l’on plantait une gare d’autobus à l’entrée du pont Jacques-Cartier », dit-il. La quantité de marchandises qui transite par ce cours d’eau est non négligeable et mériterait qu’on s’y attarde, croit cet opposant.

Espèce unique
Cette visite des berges se voulait aussi l’occasion de découvrir les espèces de la flore menacées par la construction du port. La botaniste Gisèle Lamoureux a rappelé que les espèces vulnérables ou menacées étaient au nombre de sept dans cette zone.

« Il y a la tourbière qui est irremplaçable, mais il faudrait aussi tenir compte des espèces extrêmement rares, comme la cicutaire de Victorin, classée comme une espèce prioritaire, parce qu’elle n’existe qu’au Québec. Elle est unique au monde », avise Mme Lamoureux.

Cette plante qui occupe un espace de cinq mètres dans la zone des marées ne se retrouve qu’entre Grondines et Saint-Jean-Port-Joli. Selon les études préliminaires, le projet Rabaska pourrait la faire disparaître à court ou moyen terme, à cause de la sédimentation et de l’érosion des berges, bien qu’elle jouisse depuis février 2001 d’une protection juridique, comme le confirme le site Internet du ministère de l’Environnement du Québec.


Reproduit avec autorisation.

Catégorie(s) : Environnement,  Gouvernement,  Transports
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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