Eau potable: tous les Lévisiens pourraient être visés par les restrictions

Par | 14 août 2013 |

Source: Le Soleil

La Ville de Lévis commence à envisager de devoir se passer de l’eau de la rivière Chaudière pendant l’hiver et cherche activement une solution pour alimenter en eau quelque 50 000 résidants dans l’ouest de la municipalité. Au bout du compte, tous les Lévisiens pourraient être forcés d’économiser l’eau, avise Danielle Roy Marinelli.

« On n’a pas la certitude que la [rivière] Beaurivage pourrait desservir notre population [de l’ouest] pendant la période hivernale. Alors on s’imagine des solutions à partir de nos usines existantes », a résumé mercredi la mairesse Danielle Roy Marinelli en conférence téléphonique, quelques heures après avoir fait le point avec le directeur général de la Ville, Jean Dubé.

Voilà bientôt six semaines que Lévis a dû cesser de puiser l’eau potable dans la rivière Chaudière en raison du déversement d’hydrocarbures en amont, à Lac-Mégantic. Et pour l’instant, l’administration municipale n’a aucune idée du moment où la situation reviendra à la normale puisque le ministère de l’Environnement, du Développement durable, de la Faune et des Parcs, qui vient de rendre les derniers résultats de ses analyses, ne peut s’avancer sur une date. « Il y a encore beaucoup d’inconnu », relève la mairesse. Pour Lévis, ce sont les secteurs de Sainte-Hélène-de-Breakeyville, de Charny, de Saint-Étienne, de Saint-Nicolas et de Saint-Rédempteur qui continuent d’être affectés et qui subissent des restrictions de consommation.

Le système temporaire utilisé en ce moment pour puiser l’eau de la Beaurivage est long de 1,7 kilomètre et se déploie en surface. Il n’est donc pas à l’abri du gel. On a beau n’être encore qu’en août, la Ville ne veut pas prendre le risque de voir son seul apport en eau potable pour l’ouest être à la merci des éléments cet automne et cet hiver.

« On est encore à identifier LA solution ultime. Il y en a plusieurs en analyse, mais il n’y en aura qu’une seule en bout de ligne qui sera la meilleure. »


Sans vouloir trop s’avancer, la mairesse évoque la mise à contribution des deux autres usines de traitement de son territoire, qui puisent leur eau au fleuve : celle de l’arrondissement Desjardins et celle de Saint-Romuald. Mais, c’est le principe des vases communicants : aller puiser de l’eau ailleurs signifie fragiliser les autres secteurs. Si bien que l’ensemble des citoyens de la ville pourrait être appelé à réduire leur consommation, prévient Danielle Roy Marinelli.

Il n’est pas question d’envisager de fermer définitivement la prise d’eau de la Chaudière et de chercher l’approvisionnement ailleurs. Mais Mme Marinelli assure que la Ville ne recommencera à y puiser de l’eau qu’au moment où elle aura la « certitude qu’il n’y a aucun élément qui serait nocif pour la santé de notre monde. […] On ne joue pas avec la santé des gens. » « La situation est préoccupante, mais on n’est pas en mesure de considérer qu’il faut s’alarmer », a-t-elle poursuivi.

La mairesse a tenu à rappeler l’importance de respecter l’avis de réduction de consommation. Dans les cinq secteurs touchés, il est interdit d’arroser, de remplir les piscines ou de laver la voiture. La Ville a noté dernièrement un certain relâchement et a commencé à distribuer des contraventions. « On a des citoyens qui sont un petit peu récalcitrants. Probablement qu’ils ne sont pas 100 % convaincus de la gravité de la situation. Les gens doivent comprendre qu’on a besoin de leur bon comportement pour nous aider et pour aider les gens de l’ouest qui risquent d’être privés d’eau si tout le monde ne met pas l’épaule à la roue. »

Par ailleurs, Daneille Roy Marinelli a sollicité une rencontre avec le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet. « Moi, j’ai besoin de lui faire part de nos inquiétudes, de nos besoins et j’ai besoin d’être rassurée dans ce sens-là. » La Ville sait déjà qu’elle est admissible à un remboursement de 70 % de ses dépenses – qui se comptent en millions de dollars depuis le début de la crise -, mais on n’a pas encore transmis de facture aux autorités gouvernementales, a indiqué Mme Roy Marinelli. « On fera nos réclamations en temps et lieu. »


Article de Stéphanie Martin. Reproduit avec autorisation.

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