Ruée vers la Rive-Sud (2) : La rançon du succès

Par | 13 avril 2008 |

Source : Le Soleil

Note : Voici le 2e des 6 textes du journal Le Soleil du 13 avril dans le cadre des grands dossiers : La ruée vers la Rive-Sud.

Le boum démographique ne fait pas que des heureux sur la Rive-Sud. à Saint-Rédempteur, les problèmes de circulation commencent sérieusement à empoisonner la vie d’une bonne partie de la population. Parlez-en à Sylvain Godbout, propriétaire d’un restaurant sur la 1re Avenue. En novembre, M. Godbout a déposé une pétition au conseil municipal, signée par 1400 personnes, réclamant des solutions aux problèmes de circulation dans le secteur. Les citoyens craignent d’ail­leurs que la situation ne s’aggrave, puisque le développement est loin d’être terminé. Le promoteur du Développement domiciliaire du Faubourg, Simon Dubois, aurait des acheteurs pour au moins 150 terrains dans le secteur. « La demande est très, très forte », dit-il.

Pressé de construire, il a même commencé l’aménagement de rues avant d’avoir l’autorisation de la Ville, qui lui a envoyé un constat d’infraction. Le promoteur jure qu’il n’a rien à se reprocher et accuse la Ville de se traîner les pieds dans ce dossier.

Si M. Dubois n’a pas encore reçu le feu vert de la Ville, c’est que selon les critères de l’administration municpale, les problèmes de circulation doivent d’abord être résolus avant d’autoriser le développement, explique Robert Cooke, directeur de l’urbanisme à la Ville de Lévis. En fin de journée, la circulation bloque sur la route 116, à partir du viaduc qui enjambe la voie ferrée, un bouchon qui remonte parfois jusqu’à la sortie de l’autoroute 20. Cette route, la seule qui mène à Saint-Rédempteur, est sous la responsabilité du ministère des Transports.

Le ministère envisage, à court terme, d’élargir le bas du viaduc pour empêcher les automobilistes qui tournent à gauche de bloquer l’ensemble de la circulation. Une solution qui satisfait la mairesse, Danielle Roy-Marinelli, qui espère pouvoir aller de l’avant rapidement avec le développement domiciliaire.

Même si elle reconnaît qu’il faut maintenir une qualité de vie pour les résidants, Mme Roy-Marinelli tient d’ailleurs à relativiser les problèmes de circulation dans le secteur : « Allez passer une semaine à Montréal, et vous m’en donnerez des nouvelles. Les problèmes de circulation, ce n’est pas juste à Lévis, c’est à Québec aussi, c’est partout. (…) Les gens veulent des infrastructures et des services, mais quand on se développe, il faut aussi vivre avec certains inconvénients ».

Des propos qui font bondir la conseillère du secteur, Isabelle Demers, aussi chef de l’opposition au conseil municipal. « Les gens ont choisi de vivre ici, pas à Montréal, justement pour éviter les problèmes de circulation ». Mme Demers et M. Godbout croient d’ailleurs que la solution privilégiée par le ministère des Transports ne changera pas grand-chose. Aucun développement domiciliaire ne devrait être autorisé tant que la situation ne s’est pas considérablement améliorée, estiment-ils.


Article de Daphnée Dion-Viens. Reproduit avec autorisation.

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