Ruée vers la Rive-sud : Faire le grand saut

Par | 12 avril 2008 |

Source : Le Soleil

Note : Voici le 2e des 4 textes du journal Le Soleil du 12 avril dans le cadre des grands dossiers : La ruée vers la Rive-Sud.

Pendant que les jeunes familles jettent l’ancre de l’autre côté des ponts, la capitale perd des joueurs. Pas étonnant, puisqu’un nouveau résidant de la Rive-Sud sur trois provient de Québec.

C’est ce qui ressort d’une étude de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), réalisé auprès de jeunes de 20 à 34 ans dans la région de Chaudière-Appalaches, en 2006. Parmi ceux qui sont venus s’établir sur la Rive-Sud, 33,5 % proviennent de la région de la Capitale-Nationale, contre 19 % pour le Bas-Saint-Laurent et 8 % pour l’Estrie.

Julie Monast, 26 ans, fait partie de ces nouveaux « convertis » à la Rive-Sud. Ayant passé une partie de son enfance sur la Rive-Nord, elle habitait le quartier Saint-Jean-Baptiste avant de faire le saut à Charny il y a trois ans, après une rupture amoureuse. « Je me suis mise à chercher un appart sur la Rive-Sud parce que j’ai beaucoup d’amis qui viennent de là. Mais je n’étais vraiment pas convaincue au début… Pour moi, l’autre côté des ponts, ça a toujours été comme l’autre bout du monde ! »

Puis, elle s’est laissée tenter après avoir visité quelques appartements, beaucoup plus grands que ce qu’elle pouvait s’offrir à Québec. Finalement, ce fut le coup de foudre. « J’ai vraiment découvert la Rive-Sud, c’est génial! On a plus d’espace, tout le monde se connaît, c’est vraiment plus familial, on est près des services, tout est en train de se développer… On sent que c’est en pleine effervescence! » Même si elle travaille dans le Vieux-Québec, le trajet se fait bien, assure-t-elle.

Dernièrement, elle est revenue habiter quelques mois en plein cÅ“ur de la capitale intra-muros, pour dépanner une connaissance qui était partie à l’étranger. Elle ne rêve que de retourner sur la Rive-Sud, dans quelques semaines. « Je ne suis plus capable de vivre en ville, pour moi, c’est fini! On n’a pas d’espace, il y a des problèmes de stationnement, avec le déneigement, c’est l’enfer. Et je ne vois pas où est la qualité de vie, avec le prix des maisons! »

Julie est loin d’être la seule à avoir franchi « le cap psychologique des ponts ». Selon le solde migratoire (la différence entre ceux qui partent et ceux qui arrivent), la MRC de Lévis a fait le plein de 370 jeunes de 25 à 34 ans, de 2001 à 2006, pendant que Québec en perdait 739, au cours de la même période.

Pas étonnant alors que la croissance de la population s’essouffle plus vite à Québec que dans le reste de la province. Selon les prévisions de l’Institut de la statistique du Québec, la population de la capitale commencera à décroître à partir de 2020, alors que ce point de rupture est prévu vers 2030 dans l’ensemble de la province.


Article de Daphnée Dion-Viens Reproduit avec autorisation.

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