Ultramar : Lévis souhaite deux protocoles d’entente

Par | 12 avril 2008 |

Source : Le Soleil

Deux protocoles d’entente que l’administration municipale lévisienne souhaite boucler avec Ultramar seront le plat de résistance d’un prochain tête-à-tête entre la mairesse Danielle Roy-Marinelli et le grand patron québécois de la pétrolière, Jean Bernier.

« L’ordre du jour de la rencontre n’est pas formalisé encore. Ce dont il est question, c’est essentiellement d’un échange sur les relations globales entre le milieu et Ultramar. Il n’y a pas de conflit actuellement, mais il s’agira aussi de mettre les choses au point en fonction des récents événements », a indiqué le chef de cabinet de la mairesse, Alain Blanchette, évoquant « la semaine du 14 avril » comme moment de la rencontre.

« La Ville de Lévis souhaite aussi, une fois pour toutes, pouvoir mettre le point final aux deux protocoles d’entente qui sont actuellement en négociation avec Ultramar, l’un concernant son pipeline et l’autre sa raffinerie », a ajouté M. Blanchette, à l’occasion d’un entretien, plus tôt cette semaine.

Les « événements » auxquels a fait référence le porte-parole de l’hôtel de ville, ce sont notamment les deux fuites de produits pétroliers survenues depuis le début de l’année. à la suite de la rupture, fin janvier, d’un tuyau reliant la raffinerie Jean-Gaulin et ses infrastructures portuaires, quelque 200 000 litres de mazout lourd se sont retrouvés dans l’environnement du quartier Saint-David et jusqu’au fleuve. Il y a une huitaine, à la suite d’un autre bris d’équipement, 175 000 litres d’essence ont été répandus, qui ont été confinés au terrain de la raffinerie, chemin des îles, dans le quartier Saint-Romuald.

De son propre aveu informée de l’incident par « les journaux », la mairesse s’est dite outrée d’avoir été ignorée par la pétrolière. Représentant de l’administration municipale au comité de liaison multipartite d’Ultramar, le conseiller Jean-Luc Daigle n’a pas été informé non plus de la fuite.

« L’incident des 175 000 litres est une belle occasion de mettre à niveau les attentes réciproques », a noté le chef de cabinet Blanchette avec un sourire dans la voix.

Les attentes de la Ville envers son contribuable industriel ont déjà été exprimées publiquement, elle qui a en tête de les voir s’écrire en noir sur blanc dans des protocoles. Devant la commission du BAPE (Bureau des audiences publiques sur l’environnement) qui a étudié le projet de pipeline, Danielle Roy-Marinelli a notamment exigé que soit enfoui l’ouvrage que la pétrolière souhaite mettre en place pour acheminer ses hydrocarbures made in Lévis à son terminal de Montréal-Est.

Pour le protocole concernant l’entreprise elle-même, l’administration lévisienne souhaite entre autres que celle-ci consente un cadre plus formel à ses contributions financières au milieu. Et aussi qu’elle épaule le projet de Chaire de recherche en efficacité énergétique au Campus de Lévis de l’Université du Québec à Rimouski réclamé par les milieux socio-économiques lévisiens. L’administration lévisienne a aussi en tête une clause verte qui définirait l’intégration paysagère de la raffinerie et du futur pipeline.

Une raffinerie en développement
L’entreprise mère d’Ultramar, Valero Energy, a bien fait voir qu’elle tient à sa raffinerie Jean-Gaulin en révélant un projet de quelque 900 millions $, fin janvier.

L’intention de la pétrolière, c’est notamment d’y réaliser des aménagements techniques pour augmenter la production de carburants comme le diesel, quitte à faire une croix sur le mazout lourd.

Vue comme une « usine-clé » par la pétrolière texane, qui en exploite une quinzaine d’autres aux états-Unis, la raffinerie lévisienne est la plus importante des trois raffineries dite du «nord-est» de Valero.

Installée chemin des îles il y a 40 ans, la raffinerie a pris avec le temps plus de place dans le paysage lévisien. Résultat d’un investissement récent de 175 millions $, sa capacité de production est par exemple en hausse de 215 000 à 260 000 barils par jour. Et ça se voit.

Ces années-ci, Ultramar a étendu ses propriétés à l’est en achetant, pour s’en faire une zone tampon, le boisé Davida, maintenant rebaptisé parc des écarts. La pétrolière a aussi avancé à l’ouest et s’est notamment aménagé une autre zone tampon en faisant l’acquisition du terrain des Cistersiennes. Le développement immobilier de 50 millions $ qui devait y prendre place a du même coup pris le chemin des oubliettes.

Sa raffinerie, son complexe portuaire et ses boisés valent à Ultramar une facture de taxes municipales de 4,2 millions $.


Article de Marc Saint-Pierre. Reproduit avec autorisation.

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