L’avenir de Rabaska n’est pas compromis malgré la désertion de Gazprom

Par | 30 juin 2009 |

Source: Le Soleil

L’abandon du projet Rabaska par la compagnie russe Gazprom ne signifie pas la mort de l’idée de construire un terminal méthanier à Lévis, estiment libéraux et adéquistes. Mais cela signifie que les choses vont bien mal pour les promoteurs, se réjouit le critique péquiste Sylvain Gaudreault.

Hier, la ministre des Ressources naturelles Nathalie Normandeau a fait savoir que l’annonce du fournisseur de gaz naturel ne sonnait l’alarme pas outre mesure.

« La décision de Gazprom ne compromet pas la construction du port méthanier comme tel », a mentionné son attachée de presse Mélanie Fortier. « Dans la mesure » où les promoteurs de Rabaska que sont Enbridge, Gaz de France et Gaz Metro maintiennent leur intention d’ériger les installations, « nous ne sommes pas inquiets ».

Le gouvernement Charest a donné toutes les autorisations pour la construction des installations, a signalé Mme Fortier. « C’est la responsabilité de Rabaska de trouver quelqu’un pour l’approvisionner en gaz naturel. Nous, nous avons fait notre part. »

L’adéquiste Christian Lévesque s’est dit confiant que le projet se réalisera en dépit de la désertion du géant de l’approvisionnement gazier. M. Lévesque a soutenu Rabaska pendant ses courts mandats comme président de la Chambre de commerce de Lévis (2006 et 2007) et comme député de Lévis (2007 et 2008).

« Le contexte économique rend plus difficile » la réalisation d’une idée qui n’a jamais été facile à mettre en oeuvre, a d’abord nuancé celui qui tente de se faire élire à la tête de l’Action démocratique du Québec. Le retrait de Gazprom ne constitue pas une nouvelle « positive », à cet égard, selon M. Lévesque.

Par contre, « le terme inquiétant est bien trop fort » pour qualifier la décision de Gazprom. Il ne faut pas oublier « qu’il reste trois partenaires sérieux » et que leur plan répond aux besoins énergétiques du Québec, a-t-il soutenu.

En fait, l’adéquiste a rencontré le président de Rabaska, André L’écuyer. Ce dernier l’a rassuré sur le fait que « les promoteurs ont toujours le contrat d’approvisionnement en gaz naturel » avec Gazprom. « Pour eux, ce n’était pas troublant » de se faire confirmer que la firme russe n’investirait pas dans le projet de 840 millions $.

Christian Lévesque en a profité pour suggérer que l’opposition « qui souhaite voir le projet tomber » est le fait de groupuscules. « Il faut arrêter la ?vetocratie? où un seul petit groupe peut décider de la destinée d’un projet. »

Un clou dans le cercueil
Le critique du Parti québécois, lui, n’est pas du tout désolé par ce qui arrive dans le dossier. « Ce sont peut-être de mauvaises nouvelles pour Gazprom, a commenté Sylvain Gaudreault. Ce ne sont pas nécessairement de mauvaises nouvelles pour les gens de Lévis. C’est un clou de plus dans le cercueil de Rabaska, a-t-il enchaîné. C’est de plus en plus compromis comme projet. Ça n’avance pas, ça stagne. »

L’élu du PQ n’a cependant pas voulu répudier l’idée d’aménager un port méthanier. « Depuis le début, nous voulons la démonstration que Rabaska répond aux besoins [en énergie] du Québec. Nous ne l’avons toujours pas. »

Sa formation politique s’oriente en faveur de l’indépendance énergétique du Québec, a rappelé M. Gaudreault. « Il faut se demander si un port méthanier comme Rabaska se qualifie » pour une telle orientation, a-t-il demandé sans suggérer de réponse.


Article de Michel Corbeil. Reproduit avec autorisation.

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