Affaissements de sols à St-Jean-Chrysostome : aucun risque de glissement

Par | 16 juin 2010 |

Article de Isabelle Mathieu. Le Soleil.

Petit baume pour les propriétaires du quartier des Constellations, à Saint-Jean-Chrysos­tome, dont 300 maisons s’enfonceraient dans le sol : les autorités écartent tout risque de glissement de terrain.

« Ce n’est pas Saint-Jude et ce n’est pas Saint-Jean-Vianney », dit Mario St-Pierre, porte-parole du ministère des Transports, en faisant référence aux tragédies qui ont fait respectivement quatre morts récemment et 31 décès en 1971.

à la demande du ministère de la Sécurité publique, les experts du ministère des Transports, qui, dit-on, en connaissent long sur la capacité portante des sols parce qu’ils construisent des routes, se sont rendus à Saint-Jean-Chrysos­tome il y a quelques semaines.

Leur verdict rassurera peut-être les propriétaires. « On est en face d’un tassement de sol », affirme Mario St-Pierre, en entrevue au Soleil. « Il n’y a pas matière à y avoir un glissement de terrain. Il n’y en a pas en préparation et il n’y en a pas eu dans le passé ».

Lors d’un glissement de terrain, le sol se déplace à l’horizontale, souvent de façon rapide, tandis que dans les cas de tassement de sol, le sol se déplace à la verticale, de façon très lente.

La mauvaise nouvelle, c’est que, comme il n’y a pas d’imminence de glissement de terrain, le programme d’aide financière prévu ne s’appliquerait pas, précise Mario Vaillancourt, porte-parole du ministère de la Sécurité publique.

La petite histoire du quartier des Constellations, un des plus récents à Saint-Jean-Chrysostome, commence en 2001.

Au moment des travaux d’ouverture de rues, avant la délivrance de tout permis de construction, les constructeurs remarquent un affaissement de sol qui sort de l’ordinaire. La Ville de Saint-Jean-Chrysostome commande une première étude à l’entreprise Inspec-Sol concernant des terrains sur la rue d’Orion et de la Licorne, les deux premières à se construire.

Prévenir les risques
Disant vouloir « prévenir les risques pour la construction de résidences », la Ville, maintenant Lévis, confie un second mandat à Inspec-Sol pour une deuxième étude géotechnique. « La Ville voulait savoir si elle devrait avoir plus d’exigences dans l’émission des permis », explique Christian Brière, porte-parole de la Ville de Lévis.

Finie en janvier 2003, cette deu­xième étude identifie une zone où on peut construire sans restriction et une autre, de six lots, où la firme émet des restrictions. Pour cette zone plus problématique, Inspec-Sol recommande de vérifier chacun des six terrains plus à fond.

La Ville intègre cette recommandation à sa réglementation. Dorénavant, si les constructeurs veulent un permis pour l’un de ces six lots, ils devront fournir une étude géotechnique.

Une troisième étude d’Inspec-Sol, finie en février 2003, conclut que « les sondages effectués sur les six terrains de la rue d’Orion ont permis de constater que les bâtiments pourront être construits sans envisager de difficulté ».

Les premiers permis ont été donc été délivrés par la Ville au printemps 2003 et les constructions ont graduellement commencé. Huit autres études de sols ont été faites entre avril 2004 et octobre 2008 pour des constructions dans les rues d’Andromède, de Cassiopée, de Centaure et de Céphée. L’affaire revient à l’hôtel de ville en décembre 2008, lorsque Lévis est saisie d’une procédure judiciaire de la part de résidants.

Depuis, la Ville de Lévis a interdit la délivrance de tout permis dans ce quartier, même pour une piscine ou un cabanon.

Michel Cantin, qui a vendu plusieurs terrains du quartier, trouve qu’il y a beaucoup d’exagération dans ce qu’il entend depuis quel­ques jours. « Il y a des problèmes à certains endroits, oui, dit-il. Mais s’il y a 300 maisons qui calent là, ça veut dire que Saint-Jean-Chry­sostome est en train de caler au complet. C’est un terrain glaiseux jusqu’au roc dans toute cette zone, entre les deux caps ».

Les tests de sols faits à l’époque pour certaines maisons « où on pensait qu’il y aurait des problèmes » ont révélé que le sol était conforme pour une construction standard, affirme Michel Cantin. « Et il ne faut pas oublier qu’une maison, c’est moins pesant que le matériel qu’on enlève », dit-il.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

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