Émanations de biogaz inquiétantes à Saint-Romuald

Par | 26 janvier 2009 |

Article de Marc St-Pierre. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Photo : Le Soleil - Jean-Marie Villeneuve

Héritage d’une époque où les règles environnementales é­taient ignorées, le sous-sol du quartier Saint-Romuald, à Lévis, émet des biogaz.

Ce méthane émane précisément du parc du Rigolet, espace vert situé entre le Juvénat Notre-Dame et le chemin du Fleuve, près de l’hôtel de ville, dans le quartier patrimonial. L’endroit a servi naguère de dépotoir, au moins jus­qu’au milieu des années 70. à l’époque, les administrations municipales ont estimé que les déchets domestiques pouvaient servir de matériaux de remplissage.

Comme dans n’importe quel site d’enfouissement, les biogaz de Saint-Romuald sont créés par la décomposition de la partie biodégradable de ces déchets. Mais il y a plus. Ceux-ci en sont vraisemblablement à migrer vers les propriétés du chemin du Fleuve, qui jouxtent le parc. Le bâti urbain y compte entre autres des habitations à logements multiples, une résidence pour personnes âgées, une garderie et la maison des jeunes La Ruche.

« C’est par un coup de fil de la Direction de l’environnement de la ville de Lévis, l’été dernier, que j’ai appris l’existence des biogaz. Plus tard, c’est par lettre qu’une stagiaire de la direction m’a confirmé qu’ils pouvaient s’infiltrer chez moi. Elle me demandait en même temps si elle pouvait effectuer des relevés. Les lectures ont démontré qu’il y en avait », indique au Soleil Marie France DeBlois, qui fait état de visites de techniciens de firmes d’experts à sa résidence du chemin du Fleuve. Et notamment, au cours du mois d’octobre, du débarquement des pompiers et de l’intervention d’une équipe polyvalente mixte rassemblée par la Ville pour expertiser les lieux.

« Ils en ont conclu que je n’ai pas à m’inquiéter. Le discours général se veut rassurant, mais sans preuve à l’appui. Je ne suis pas rassurée du tout. Je suis insécure. Je ne sais pas ce qui va arriver », ajoute la professeur à l’emploi de la commission scolaire des Navigateurs.

Dans sa lettre à Mme DeBlois datée d’août 2008, la Direction de l’environnement confirme l’existence de l’ancien dépotoir et des biogaz qui peuvent en émaner, précisant qu’ils « peuvent migrer latéralement à travers le sol et s’infiltrer à l’intérieur de diverses structures ».

« En conséquence, par mesure de précaution, la Ville de Lévis désire effectuer des relevés de biogaz dans votre résidence.

Advenant la présence de biogaz, la Ville effectuera les mesures correctives nécessaires afin de remédier à la situation », a-t-elle précisé.

« Je ne vois pas leur bon vouloir à corriger la situation. J’ai eu plusieurs échanges avec la Direction de l’environnement et son coordonnateur Christian Guay. Un rapport préparé avant les Fêtes recommande une étude de plus. En ce qui me concerne, c’est un retour à la case départ. C’est un nouveau plaster sur un bobo qu’ils refusent de soigner », a souligné Mme DeBlois.

Conversations
De ses conversations avec les techniciens, Mme DeBlois retient plutôt que les biogaz peuvent générer une explosion, advenant que leur concentration dépasse certains niveaux, dans un milieu fermé, une maison par exemple. « On me dit que ça ne se produira pas. Mais je n’ai pas l’assurance du contraire. Les questions que je me pose toujours : « Suis-je en sécurité dans ma maison? « Puis-je allumer mon poêle à bois ? » Plein de choses me passent par la tête », s’inquiète-t-elle.

Dans le quartier, d’autres gens ne voient pas de raison de s’inquiéter ou ne croient simplement pas que les pelouses du parc du Rigolet verdissent sur des déchets.

Transaction avortée
Mais il y en a d’autres que ça émeut. L’acupunctrice Lyne Villeneuve notamment, qui s’est désistée d’une promesse d’achat sur une propriété donnant sur le parc, quand les biogaz ont été portés à son attention, par le téléphone arabe du quartier. Mais il y a plus que cette transaction avortée dans son esprit.

« Tout est caché là-dedans. On m’a refusé l’accès à l’information », soulève-t-elle.

« J’habite tout près du parc, mais je crois être assez loin pour ne pas en subir de préjudices graves. Mais je risque de voir se détériorer mon quartier, un quartier que j’aime et que ma famille habite depuis cinq générations. J’y suis née. Il faut le respecter et le restaurer », a-t-elle terminé.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Catégorie(s) : Environnement,  Industriel

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

Un commentaire sur “Émanations de biogaz inquiétantes à Saint-Romuald

  1. Stephane Ouellet

    Le parc du rigolet évoque le souvenir de l’un des bassins des installations des Ilots Etchemin (un moulin a scie) . en 1973 pour répondre aux problemes de stationnement sur la rue commerciale (le chemin fleuve) la municipalité se range derriere l’avis de ….la chambre de commerce… et décide de combler l’étang. (l’avis de la chambre de commerce …non mais.? au secour.!)

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