Source: Le Soleil
La rareté des terrains dans la région de Québec pousse parfois les promoteurs à envisager de construire dans des endroits peu propices ou dangereux pour l’environnement. Lévis vient d’intervenir auprès d’un promoteur, de crainte que les maisons de son développement ne s’affaissent, une fois construites, comme c’est arrivé récemment dans tout un quartier à Saint-Jean-Chrysostome.
Patrick et sa conjointe ont cherché partout l’endroit idéal pour se rapprocher du travail sur la Rive-Nord. Trop cher, pas à leur goût, trop loin; ils se sont finalement résignés à se construire dans un nouveau développement, dans le secteur de Saint-Nicolas, à proximité du boulevard Méthot. Puis la tuile : le projet est compromis en raison de sols instables. « On attend des réponses [du promoteur et des constructeurs]. Eux-mêmes ne savent pas si ça va se faire. »
Lévis demande en effet au promoteur des études de caractérisation plus poussées avant de permettre l’ouverture d’une rue au développement des Mélèzes. Craignant que les maisons ne s’affaissent si elles sont construites sans pieux, Lévis adoptera sous peu des normes plus sévères pour ce secteur. « C’est une problématique qui ressemble à celle de Saint-Jean-Chrysostome », admet Christian Brière, le directeur des communications.
Promoteur muet
Le promoteur, joint par Le Soleil, a refusé de commenter la situation. La Ville joue de prudence, elle qui est poursuivie par des citoyens du secteur des Constellations, à Saint-Jean-Chrysostome, où les maisons s’enfoncent, moins de cinq ans après leur construction.
La situation date d’avant le regroupement municipal, mais le problème continue à hanter des dizaines de résidants. La Ville avait exigé des études de caractérisation pour six lots, dès que des affaissements de terrains sont survenus, « mais le phénomène était plus global », constate M. Brière avec le recul.
Résultat : dans les rues de la Licorne, du Centaure ou d’Orion, il n’est pas rare que certaines maisons se soient enfoncées d’une dizaine de centimètres en raison de sols argileux. Les réparations se sont avérées onéreuses – des dizaines de milliers de dollars – pour plusieurs propriétaires, rapportait cet été un quotidien de Québec.
Ceux-ci sont d’ailleurs réticents à discuter publiquement de leurs problèmes, par crainte que leur maison ne vaille plus rien aux yeux d’un éventuel acheteur.
Malgré cette situation et les récentes protestations de citoyens sur les coupes d’arbres massives dans certains secteurs, l’administration Roy Marinelli n’envisage pas d’imposer un moratoire au développement résidentiel. Un règlement sera toutefois adopté pour empêcher l’exploitation sur des terrains où il y a des crans rocheux.