Article de Daphnée Dion-Viens. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.
Pour créer la réserve écologique de la tourbière de la Grande-Plée-Bleue, à Lévis, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) doit exproprier des terres appartenant à 52 citoyens de la rive-sud. Une opération qui ne fait pas l’affaire de tous.
Les citoyens concernés en ont été avisés par lettre, à la fin juin. Plusieurs ont été pris par surprise, n’étant pas au courant de ce projet annoncé depuis 2005.
Le 14 février dernier, le gouvernement a adopté un décret autorisant le MDDEP à acquérir les terrains nécessaires à la création de cette réserve écologique d’une superficie d’environ 1000 hectares. Puisque 75 % des terres visées appartiennent à des particuliers, environ 750 hectares doivent être expropriés. Aucune habitation ne s’y trouve.
La réserve de la Grande-Plée-Bleue est un « petit bijou de la biodiversité », explique Patrick Beauchesne, directeur du patrimoine écologique et des parcs au MDDEP. On y trouve plus de 600 mares, près de 150 espèces végétales, dont six espèces de plantes carnivores. « Ce site est d’une valeur exceptionnelle, il faut le protéger pour les générations futures », affirme M. Beauchesne.
Michèle Gagné et Régis Demers, deux résidants du rang Ville-Marie à Lévis, trouvent toutefois que le ministère va trop loin. « On n’est pas contre la protection de l’environnement, mais est-ce que le gouvernement a besoin d’en prendre si grand ? » s’interroge Mme Gagné. Selon la carte envoyée par le ministère, les terres expropriées englobent une zone bien plus grande que la tourbière elle-même, indique-t-elle.
« On perd une bonne partie de notre érablière, et ces arbres ne serviront plus à rien. C’est fâchant et navrant », renchérit son conjoint, M. Demers.
Du côté du MDDEP, M. Beauchesne indique qu’une « zone tampon » est nécessaire afin d’assurer une meilleure protection du site.
Une rencontre organisée par le ministère est prévue le 10 juillet afin de répondre aux questions des citoyens.
À titre de cofondateur et d’ex-administrateur de la Société de conservation et de mise en valeur de la Grande Plée Bleue, c’est avec beaucoup d’intérêt que je fais le suivi de ce dossier… Avec raison, à l’époque (au début des années 90), l’ex-MLCP nous disait de faire preuve de patience. Il semble que nos efforts seront enfin récompensés! Jean Cazes Québec Urbain