Futur complexe aquatique de Lévis : plainte au ministère

Par | 3 juin 2011 |

Article de Stéphanie Martin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

La Ville de Lévis fait l’objet d’une plainte au ministère des Affaires municipales au sujet des transactions entourant le futur complexe aquatique de la route du Pont, à Saint-Nicolas.

Le projet estimé à près de 30 millions $ est le cheval de bataille de l’administration de Danielle Roy Marinelli, qui a insisté à plusieurs reprises au cours des derniers mois pour dire que c’est sa principale priorité à Lévis pour les prochaines années.

C’est le groupe Lévis Autrement, une association citoyenne fondée en novembre 2010, qui a jeté un pavé dans la mare en déposant le 16 mai dernier une plainte formelle au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT). L’association demande au Ministère de vérifier la légalité des transactions survenues pour l’achat des terrains sur lesquels s’érigera le futur complexe et également sur le « choix » d’un seul promoteur pour réaliser un développement résidentiel adjacent.

D’abord, le groupe souligne le fort prix payé par la Ville pour acquérir les terrains. La Ville a acheté de la compagnie TFI, anciennement Besner, des terrains d’une superficie totale d’un peu plus de 18 000 mètres carrés. Le montant de la transaction qui s’est conclue le 20 septembre 2010 s’élevait alors à 2 millions $. « Un prix exorbitant par rapport à l’évaluation municipale », a commenté hier en conférence de presse le président de Lévis Autrement, Gaston Cadrin. En effet, l’évaluation du terrain était chiffrée entre 2008 et 2010 à 11 $ du mètre carré et la Ville a payé 107 $ du mètre carré, a révélé Lévis Autrement.

Lévis a également acquis le terrain du Centre de l’auto St-Nicolas pour 725 000 $, soit 280 $ du mètre carré, un montant huit fois plus élevé que l’évaluation qui se situe à 35 $ du mètre carré.

à ce prix, n’aurait-il pas été plus avantageux de procéder par expropriation sur les terrains visés ? demande Lévis Autrement au Ministère.

Un seul promoteur
L’autre aspect qui soulève des doutes est l’implication d’un seul promoteur dans le projet de développement, souligne l’association. Le groupe Maurice Bilodeau et son propriétaire, Marc Vaillancourt, se sont portés acquéreurs, le 16 septembre 2010, de près de 13 000 mètres carrés de terrains limitrophes. Payés 3,75 millions $, ces terrains accueilleront plus de 200 unités d’habitation au cours des prochaines années dans le projet domiciliaire Le Diamantin, dont la construction est déjà entamée avec l’érection de quatre immeubles d’une quarantaine de condos.

Selon Lévis Autrement, le fait de développer en concertation avec un seul promoteur « semble plus ou moins transparent ». « Le choix d’un promoteur, est-ce que c’est légal ? On a des inquiétudes, c’est pour ça qu’on a demandé au bureau des plaintes [du Ministère de se prononcer] », a indiqué M. Cadrin.

Appel de propositions
Si on lui avait demandé son opinion, l’association citoyenne aurait préféré que la Ville acquière tous les terrains et fasse un appel de propositions, com­me il s’en est fait pour l’écoquartier de D’Estimauville, à Québec, pour trouver des promoteurs intéressés à développer le secteur.

« Mais la Ville nous a répondu que c’était trop dispendieux et qu’il y avait eu une « opportunité : un promoteur qui voulait développer dans le secteur en question. Alors la Ville s’est associée avec ce promoteur-là en lui disant de quelle façon on voulait qu’il développe » », a cité M. Cadrin.

Lévis Autrement demande donc au Ministère de trancher : la Ville a-t-elle fait bon usage des fonds publics dans ces transactions immobilières et Constructions Maurice Bilodeau a-t-elle bénéficié d’avantages indus de la part de Lévis ?

La plainte, déposée le 16 mai, est présentement à l’étude au Ministère.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

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