Le manque de stationnement handicape le Vieux-Lévis

Par | 12 avril 2005 |

Source: Le Soleil

Le projet de logements pour personnes âgées de Kevlar accusé d’empirer le problème.

C’est la folle du logis, qui jusqu’à maintenant, a présidé à la gestion du stationnement dans le Vieux-Lévis, et il faudra que l’administration municipale prenne des décisions, sous peine de compromettre l’activité commerciale du vieux quartier.

C’est ce qui est ressorti du propos du directeur général de la Corporation de développement du Vieux-Lévis, Martin Bergeron, hier.

« Si le Vieux-Lévis veut prétendre à un développement, il faudra impérativement trouver de nouveaux espaces de stationnement. La Corporation a un plan de développement. Mais la problématique du stationnement lui ferme toutes les portes », a-t-il affirmé lors d’un entretien au SOLEIL. Selon M. Bergeron, plein de lévisiens ne descendent pas dans le Vieux-Lévis parce que le stationnement y est « bordélique ». Le problème ferait aussi son effet sur les entrepreneurs, qui renoncent pour cette raison à y accrocher leur enseigne. Et demain pourra être aujourd’hui en pire, si le projet de résidence Jazz de la société immobilière Kevlar rogne encore une centaine de cases, estime-t-il..

Le conseiller de l’opposition, Gilles Lehouillier, parle de « chaos » , et sa collègue, Lise Brochu-Asselin, « d’un enfer dans la circulation ».

Le projet Kevlar, c’est de construire 190 logements de personnes âgées autonomes et ne place de l’îlot St-Gabriel, au coeur du vieux quartier. Un projet semblable à celui que la société immobilière a développé rue Belmont dans Sainte-Foy à Québec. Il est question d’un immeuble de 20 millions $ qui occuperait tout le terrain des vieilles écoles, avec un stationnement souterrain de 100 cases réservé aux résidents de l’immeuble.

Le vice-président de Kevlar, Bruno Turcotte, n’accepte pas que sa société soit désignée comme la méchante de l’histoire du stationnement dans le Vieux-Lévis. « Notre projet se situe dans tout à fait à l’intérieur des paramètres de zonage », dit-il, soulignant que l’entreprise est propriétaire du terrain et légitimement en situation d’exercer ce droit.

Selon M. Turcotte, la situation dans le Vieux-Lévis n’est pas sans rappeler celle qui a prévalu dans Saint-Roch, à Québec, à l’heure de la revitalisation. Le problème a été réglé depuis, au fil des projets d »aménagement de stationnement dans lesquels, aujourd’hui, « tout le monde trouve son compte », le vice-président dixit.

SOLUTIONS à LA RUE-SéCURE
Le conseiller du quartier et vice-président du comité exécutif, Pierre Brochu, estime lui aussi que la gestion du stationnement est tout à fait possible dans le Vieux-Lévis. Comme l’a illustré Rue-Sécure, dans une étude réalisée à l’été 2004, sous mandat de l’administration municipale, a-t-il souligné.

« Il y a là tout ce qu’il faut pour régler le problème à cour terme. Si les recommandations sont mises en application, une grande partie des problème seront réglés », a noté M. Brochu. Les mesures, toutes simples, proposent la mise en place de panonceaux identifiant les lieux et les périodes permises, une nouvelles répartition des zones longues et courtes durées, l’utilisation de stationnements privés devenant publics après les heurs ouvrables, etc.

« Le problème, ce n’est pas Kevlar », a-t-il ajouté, notant qu’il faudra développer une stratégie à plus long terme. Pour martin Bergeron, l’étude de Rue-Sécure aura été, sans plus, « une belle occasion pour la Ville de Lévis de réagir et d’intervenir ». « Mais la Ville a dormi au gaz et rien n’a été fait », dit-il. Et l’étude doit être évaluée à sa juste valeur, c’est-à-dire comme une photo instantanée d’une situation qui a très vite évolué quand, peu après, deux stationnements utilisés par le grand public ont été réservés à des fins privées.

Pour les conseillers Brochu-Asselin Lehouillier, il est clair aussi que l’administration devra élaborer une stratégie et la mettre en oeuvre.

Le directeur général de ka Corporation de développement du Vieux-Lévis suggère de son côté que Kevlar envisage un projet plus modeste. Il sera question de tout cela dans le débat entourant le permis de démolition de l’îlot St-Gabriel qu’a obtenu Kevlar, et contesté par des groupes et citoyens, ce qui donnera lieu à une assemblée publique fin mai.

S’ajoutera vraisemblablement une étude sur la valeur architecturale des vieilles écoles, c’est-à-dire si elles méritent d’être rasées ou pas.


Article de Marc Saint-Pierre, 12 avril 2005, pages A-10. Reproduit avec autorisation.

Catégorie(s) : Habitation,  Transports

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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