L’affaire du pont-tunnel de 1973 à 2010

Par | 27 novembre 2013 |

Tiré du Rapport Vandry & Jobin de 1968.

Article de Pierre Duquet. Le Peuple Lévis.

Dans le supplément Perspective du quotidien Le Soleil de juin 1973, le chroniqueur Léon Bernard revient sur le sujet du troisième lien avec ironie sous le titre « Entre Québec et Lévis bien des projets sont tombés à l’eau ». En 2001, une étude de Tecsult redonne de l’espoir aux partisans du troisième lien.

En 1973, le chroniqueur Léon Bernard s’en donne en cœur joie en écrivant que la construction du pont Pierre-Laporte n’a rien changé pour Québec et Lévis. « Les participants à la course de canot du Carnaval de Québec, écrit-il, prennent toujours moins de temps à faire la traversée en hiver, malgré les glaces flottantes, que l’automobiliste n’en prend encore par terre entre les mêmes points de départ et d’arrivée. »

Il écrit plus loin « combien d’années encore les citoyens devront-ils attendre qu’un gouvernement se penche sérieusement sur le problème sans en faire un ballon politique dégonflé dès le retour au pouvoir? ».

En 2001, une étude de la firme Tecsult commandée par le Comité du lien sous-fluvial Lévis-Québec conclut que la réalisation d’un nouveau lien entre les deux rives apparaissait essentielle à moyen et long terme.

Tunnel à l’étude
En 2010, le quotidien Le Soleil révèle que le projet d’un tunnel sous le fleuve pour relier l’est de Lévis et le secteur de Beauport est de nouveau à l’étude au ministère des Transports du Québec (MTQ).

Le sous-ministre adjoint au MTQ confirme alors qu’il s’agit d’une possibilité qu’on envisage pour remplacer le pont de l’Île d’Orléans si les analyses permettent de conclure qu’il en coûterait trop cher pour renforcer la structure du vieux pont. Le MTQ est demeuré muet à ce sujet depuis.

Tecsult avait aussi reçu le mandat de tenir compte de l’hypothèse de l’ajout d’une voie supplémentaire en direction sud sur le pont Pierre-Laporte. Il en résulterait un tablier comportant quatre voies en direction sud et trois en direction nord. Il reste à encore savoir où se situe la voie de la raison.

La Chambre de commerce, les députés et les maires se sont aussi prononcés.

Pendant que les gouvernements successifs tergiversaient sur la création d’un nouveau lien entre Lévis et Québec, la Chambre de commerce de Lévis réclamait la construction d’un pont ou d’un tunnel. Les députés d’aujourd’hui le souhaitent aussi, mais l’actuel maire de Lévis n’en voyait pas l’utilité lorsqu’il était député de Lévis.

En 1964, lorsque le premier ministre Jean Lesage déboulonnait le projet d’un tunnel entre Lévis et Québec en admettant néanmoins qu’il serait plus logique de construire un pont entre l’Île d’Orléans et Beaumont, la Chambre de commerce de Lévis s’indignait de sa vision des choses.

La Tribune de Lévis a rapporté la réaction de l’organisme en 1964. « La Chambre de commerce de Lévis et tous les organismes et municipalités de la rive sud qui ont appuyé ce projet, y lisait-on, ont été extrêmement déçus d’entendre le premier ministre écarter d’une façon aussi catégorique et avec des arguments presque fantaisistes, un projet qui a nécessité des années d’études et de recherches ».

En 2009, la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, n’écartait aucune possibilité pour améliorer le déplacement des personnes et des véhicules pour l’avenir. « Qu’il s’agisse d’un pont-tunnel, d’un train urbain, d’un tramway ou autres moyens de transport, a-t-elle dit, tout est sur la table. »

Un moyen incontournable
En 2010, le président de la Chambre de commerce Lévis, Marcel Dubé, réagissait à l’article du Soleil. « La Chambre de commerce de Lévis réitère que la construction d’un tunnel est le moyen incontournable de s’attaquer aux problèmes de circulation dans la région de Québec. »

En 2011, le député de Lévis et maintenant maire de Lévis, Gilles Lehouillier, continuait de miser sur les voies réservées pour le transport collectif. « Pour le moment, disait-il, un lien sous-fluvial ou toute autre forme de lien apparaît inutile. »

En 2013, le nouveau président de la Chambre de commerce de Lévis, Jérôme Jolicoeur, a ramené le sujet dans l’actualité. « Pendant que le pont de l’Île d’Orléans devient désuet, a-t-il indiqué, ce serait le temps ou jamais de vérifier si cette idée est faisable ou pas. »

Étude de faisabilité
Peu après, les députés de Lévis et des Chutes-de-la-Chaudière, Christian Dubé et Marc Picard, demandaient une étude de faisabilité au gouvernement pour la réalisation d’un troisième lien. Cette histoire sans fin demeure donc à suivre.


Reproduit avec autorisation.

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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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