Source : Journal de Lévis
Près de 35 000 postes seront à combler d’ici 2011 dans la région de Chaudière-Appalaches, dont 27 000 uniquement pour le remplacement de la maind’oeuvre.
C’est ce qu’a révélé une enquête menée par la Conférence régionale des élus de la Chaudière-Appalaches et Emploi-Québec Chaudière-Appalaches. Pour cette étude, 2 194 entreprises du territoire ont été sondées, regroupant 67 200 employés au total. Présentés le 22 octobre, les résultats montrent que plusieurs métiers relativement spécialisés sont difficiles à combler. Parmi eux, les teinturiers, les finisseurs de produits textiles, les ingénieurs, les surveillants à la fabrication, les techniciens en mécanique, les opérateurs de machines ou encore les estimateurs en construction. De plus, 32 % des postes à pourvoir dans la prochaine année ne demanderont aucune scolarité et 42 %, aucune expérience.
« Ce qu’on observe sur le terrain, c’est que présentement les entreprises s’arrachent les employés l’une à l’autre, et cette situation est vraiment particulière à Chaudière-Appalaches », a soutenu Réal Laverdière, président de la Conférence régionale des élus. Dans le futur, la région aura davantage besoin de travailleurs que de travail comme tel. Selon lui, « on doit avoir des emplois intéressants, un milieu de vie attrayant et des défis qui vont susciter l’intérêt » pour attirer davantage les travailleurs.
Selon Thérèse Leclerc, directrice régionale d’Emploi-Québec, il faudra prioritairement « améliorer la rétention de la main d’oeuvre, rehausser les compétences des travailleurs dans les entreprises, ainsi que soutenir le développement et la productivité du secteur manufacturier ». « Pour relever les défis auxquels nous faisons face, la concertation de tous les acteurs est incontournable », a-t-elle ajouté.
à la lumière de cette enquête, les établissements de formation pourront revoir leurs programmes. « Compte tenu des données obtenues, on aura du côté des institutions d’enseignement des informations très pertinentes quant à la formation à offrir et la façon de l’offrir », a indiqué M. Laverdière. Les données devraient aussi permettre aux entreprises de s’ajuster à la réalité du marché. « L’enquête doit devenir un outil pour les ressources humaines de chaque entreprise », a-t-il affirmé.
Devant déboucher sur un plan d’intervention au cours des prochains mois, l’Enquête sur les besoins de main-d’oeuvre et les caractéristiques des entreprises de la région de la Chaudière-Appalaches a été menée pendant la période de novembre 2007 à février 2008. Elle a nécessité un investissement d’Emploi-Québec de près de 40 000 $. En 2006, 42 % des travailleurs avaient 45 ans et plus dans la région.