Gazprom a un faible pour Petro-Canada

Par | 13 mars 2008 |

Source : Le Soleil

CLiquer sur l'image pour l'agrandir. Photo : Reuters

Le derby en vue d’obtenir du gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie est loin d’être terminé. La société Gazprom soutient avoir un faible pour Petro-Canada.

Dans un entretien exclusif accordé de Moscou au Soleil, le porte-parole de Gazprom en Russie, Sergey Kupriyanov, a tenu de bons mots pour la pétrolière de Calgary. « Comme vous le savez, nous avons travaillé en partenariat avec eux dans le cadre du projet de la mer Baltique. Les relations que nous avons développées avec Petro-Canada nous donnent un très bon aperçu du marché nord-américain. »

Le mois dernier, Gazprom a fait savoir qu’il abandonnait l’idée de construire une usine de liquéfaction de 3,5 milliards $ près de Saint-Pétersbourg, sur la mer Baltique.

Petro-Canada misait beaucoup sur ce projet pour alimenter dès 2011 en GNL son port méthanier de Gros-Cacouna.

Depuis, Gazprom s’est tourné vers le gisement de Shtokman, sur la mer de Barents, dont les réserves de gaz naturel sont évaluées à plus de 3800 milliards de mètres cubes. Les premières livraisons de gaz sont prévues pour 2014.

Dans Shtokman, les sociétés Total (France) et StatOilHydro (Norvège) détiennent 49 % des parts dans la Shtokman Development Company, une société appartenant à 51 % à Gazprom. Cette société dirige la première phase de travaux de développement de cet immense champ gazier, dont les coûts sont estimés à plus de 10 milliards $US.

Au cours des prochaines années, Gazprom et ses partenaires prévoient construire une usine de liquéfaction de gaz naturel.

Pas de négos
Le producteur russe assure qu’il est actuellement prématuré de dire qui de Gaz Métro (Rabaska) ou de Petro-Canada (Gros-Cacouna) aura du gaz naturel pour faire tourner son port méthanier en 2014. « Ce qui est important, pour nous, c’est de démarrer d’abord la production de gaz naturel ici à Shtokman, ensuite il s’agira pour nous de trouver les bons partenaires en Amérique du Nord. »

Gazprom a d’ailleurs tenu à rectifier les propos tenus par l’ambassadeur de la Russie au Canada, Georgiy Mamedov, le mois dernier à Montréal. Le diplomate russe a avancé qu’il y aurait du GNL pour Gaz Métro, coupant ainsi les aspirations de Petro-Canada d’obtenir du gaz russe pour son projet de terminal à Gros-Cacouna.

« Ce n’est pas vrai puisque nous n’avons pas encore débuté nos négociations en vue d’alimenter en gaz naturel le marché nord-américain, a souligné le porte-parole de Gazprom. Il est donc prématuré de penser à une entente avec des partenaires en Amérique du Nord. »

Quant à une participation éventuelle de Gazprom dans un projet de port méthanier en Amérique du Nord, tout reste à faire. «On regarde les opportunités pour développer ce marché. Nous n’avons d’obligations envers personne. Comme je l’ai dit, il n’y a pas de négociations en place. On ne peut donc prétendre à ce moment-ci à une participation dans un projet ou un autre.»

Rappelons que Petro-Canada (énergie Cacouna) et Gaz Métro (Rabaska) disent toujours négocier avec le géant russe pour alimenter au cours des 30 prochaines années leurs terminaux québécois en gaz naturel liquéfié.

à Gros-Cacouna, énergie Cacouna (Petro-Canada et TransCanada) espère exploiter un terminal méthanier dès 2014.

à Lévis, les promoteurs du projet Rabaska, un consortium formé de Gaz Métro, Gaz de France et Enbridge, prévoient toujours mettre en service en 2011 un port méthanier de 840 millions $, et ce, même si aucun contrat d’approvisionnement n’a été signé à ce jour.


Article de Pierre Couture. Reproduit avec autorisation.

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