Source: Le Soleil
Avec sa cinquantaine de sites qui remontent jusqu’à plus de 10 millénaires, la ville de Lévis peut-être considérée à juste titre comme la Mecque québécoise de l’archéologie. Pas surprenant que les passionnés des civilisations anciennes y aient été convoqués hier à l’occasion du mois de l’archéologie.
« Lévis est l’un des rares endroits en Amérique où on retrouve toute la lignée des sites archéologiques depuis 10 500 ans, ce qui démontre que les humains qui habitaient ici n’étaient pas que de passage, mais qu’ils y résidaient de longues périodes durant la saison estivale », explique David Gagné, historien et responsable des dossiers archéologiques à Lévis. M. Gagné souligne que le corridor des rivières Chaudière et Kennebec était probablement l’un des trajets préférés des Amérindiens, qui passaient vraisemblablement l’hiver sur la côte Est des états-Unis avant de revenir à Lévis pour l’été.
Des ateliers de taille de pierre ont également été découverts sur plusieurs sites archéologiques lévisiens. « En 2006, des fouilles ont permis de découvrir plus de 40 000 éclats de pierre », souligne M. Gagné. Hier, le tailleur de pierre Michel Cadieux était sur place afin d’expliquer les rudiments de cet art ancestral. « Je suis un autodidacte et c’est par curiosité que j’ai appris ça, pour mieux connaître les faits et gestes des populations passées », explique-t-il.
Car l’art de tailler la pierre s’est perdu chez les Amérindiens avec le progrès. « Ça s’est perdu un peu à mesure qu’ils apprenaient à façonner le métal puis, finalement, quand ils pouvaient se procurer des fusils pour quelques peaux de castors », indique-t-il.
Avec le temps, Michel Cadieux a réussi à confectionner des couteaux, des lances, des flèches et des grattoirs comme le faisaient les premiers Québécois. «Il faut beaucoup de persévérance!» souligne celui qui réalise des pièces pour plusieurs musées du Québec ainsi que pour des universités.
également sur place, l’archéologue Jean-Yves Pintal a abordé la question du commerce entre les Amérindiens. « La présence de quartz à Lévis prouve que les Amérindiens d’ici faisaient du troc avec ceux de Mistassini et Chibougamau pour s’en procurer. On croit qu’ils commerçaient davantage avec eux qu’avec les Amérindiens de Montréal », conclut-il.