Microbrasserie Le Corsaire : La balle est dans le camp de la Ville

Par | 3 juillet 2012 |

Source : Journal de Lévis


S’il faut en croire les propos du co-propriétaire de la microbrasserie Le Corsaire, Martin Vaillancourt, c’est la Ville qui doit maintenant les convaincre de rester à Lévis.

« Du côté de Québec, on a vraiment eu un gros élan de solidarité venant de propriétaires de bâtiment et de locaux nous disant : si la Ville de Lévis n’est pas prête à garder une entreprise qui a gagné le prix de la petite entreprise de l’année au gala des Pléiades, ben nous on est prêt à accueillir ça à bras ouvert », confie-t-il tout en avouant que lui et son associée, Julie Gagnon, ont déjà visité quelques locaux dans les derniers jours.

En ce sens, ils ont déposé vendredi dernier un document auprès de la Ville qui identifie les éléments dont ils ont besoin pour pouvoir rester dans la région. « Ils n’ont pas dit qu’ils vont trouver des solutions avec ça, mais on va voir ce que ça va donner », précise-t-il.

Parmi ces demandes, il y a bien entendu la nécessité de pouvoir opérer une terrasse. « C’est essentiel », s’exclame le co-propriétaire.

Négociations en cours
D’ailleurs, des négociations sont toujours en cours entre Le Corsaire et les propriétaires de l’immeuble où l’entreprise loue ses locaux. Affichant une plus grande ouverture, ces derniers devaient à cet effet déposer une offre de location à plus long terme autour du 1er juillet dernier.

Sinon, parmi les options qui sont mises de l’avant par la Ville, il y a toujours la possibilité de déplacer la terrasse du côté opposé aux condos. Une solution que ne rejettent pas complètement les propriétaires de la microbrasserie, mais pas à n’importe quel prix.

« Il va falloir déménager de cent pieds et ça va coûter un quart de million. […] Moi ça ne m’avantage à rien de faire ça. Mais, si la mairesse est prête à nous donner un coup de main, c’est clair que je vais travailler avec le propriétaire là-dessus », fait-il remarquer, «mais il n’est pas question que ce soit entièrement à nos frais ».

D’autant plus que « ça ne me coûtera pas plus cher de déménager dans l’autre partie de la bâtisse que de déménager à Québec », ajoute-t-il.

Avec les travaux prévus pour la revitalisation du secteur de la traverse, le déménagement de la terrasse ne pourrait-il pas être une bonne affaire pour Le Corsaire? « Moi je travaille avec ce qu’il y a présentement plutôt qu’avec ce qui va peut-être se passer dans cinq ans. Nous, on marche un peu à court terme et nos banquiers aussi. Je ne peux pas dire à mon directeur de compte que dans cinq ans, il devrait y avoir quelque chose qui va se passer. Il va me rire dans la face. Surtout avec les délais qu’on connaît au niveau politique, si ça change de bord, ils vont peut-être vouloir changer le projet et refaire des plans », craint-il.

Dépolitiser le dossier
De son côté, la mairesse de Lévis Danielle Roy Marinelli affirme que la Ville a surtout agi comme médiateur dans ce dossier. «On était prêt à vendre le terrain sur lequel la terrasse était située au Corsaire, mais on avait exigé qu’il y ait un protocole d’entente entre le propriétaire du bâtiment et le locataire pour s’entendre sur des heures d’ouverture et une façon de faire qui aurait été acceptée par les propriétaires de condos. […] On avait donné jusqu’au 31 mai pour se faire», explique-t-elle.

Or, comme aucune entente n’est intervenue, la Ville a dû agir pour régulariser la situation. « Il y a des gens qui veulent des permis de terrasse en disant que si on laisse le Corsaire en opérer une non conforme, pourquoi eux ne feraient pas la même chose. Alors, ça crée des situations qui sont ambigües », illustre-t-elle à propos des raisons qui ont poussé les autorités municipales à demander la fermeture de la terrasse.

Elle dénonce par la même occasion les gens qui tentent de se faire du capital politique sur ce dossier qui souffre de désinformation.

Conciliants les résidents
Avec les nouveaux commerces qui vont s’ajouter au rythme des travaux de revitalisation du secteur, est-ce que les résidents ne devront pas se faire plus conciliants?

« C’est certain que les propriétaires de condos sont privilégiés d’être là. […] Oui ils vont devoir mettre un peu d’eau dans leur vin, mais ça ne veut pas dire d’endurer des gens qui crient, qui boivent et qui font des choses dérangeantes jusqu’à deux ou trois heures de la nuit. C’est pour ça qu’il faut avoir des règles et les faire respecter », répond la mairesse tout en réitérant son désir de voir l’entreprise rester dans le secteur.

Des appuis à l’Hôtel de Ville
Par ailleurs, la population de Lévis continue de se mobiliser pour montrer son appui à la microbrasserie. Sur une page Facebook créée pour l’occasion, au moins une centaine de personnes ont indiqué qu’ils seraient présents ce mardi soir au Conseil de ville pour faire part aux élus de leur désir de voir le Corsaire rester à sa place.

« Avec tout le monde qui nous appuie, je trouverais ça vraiment triste d’avoir à déménager à Québe c», déplore M. Vaillancourt.

Article de Francis Martel
Reproduit avec autorisation.

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