Lévis blâme l’Environnement pour le retard dans ses projets

Par | 29 mai 2012 |

Source : Le Soleil

La mairesse et un conseiller de Lévis se lancent dans une charge à fond de train contre le ministère de l’Environnement, auquel ils reprochent de mettre des bâtons dans les roues de la Ville et de retarder des projets.

« On est des élus nous aussi. On est responsables. Qu’on nous donne la latitude. On n’est pas à la maternelle. On n’est pas obligés d’aller toujours faire valider et de se faire mettre une étampe sur notre devoir. »

La mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, est agacée par les délais causés par des « discussions à ne plus finir et de rencontres à ne plus finir » avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) dans la réalisation de projets de toutes sortes. « On arrive à s’entendre, mais c’est quand même long et compliqué », évoque la mairesse.

Mme Roy Marinelli dit avoir l’impression que les villes sont considérées comme « des méchantes », qui négligent la protection de l’environnement.

« Le ministère de l’Environnement doit travailler en collaboration avec les villes. C’est ce qu’on ne sent pas. Nous, on travaille pour nos citoyens et on essaie de respecter les orientations gouvernementales. Mais on n’a pas le sentiment de travailler avec des gens en étroite collaboration. C’est comme s’il fallait toujours qu’on soit en confrontation », a-t-elle exprimé lundi, en marge d’une conférence de presse annonçant la préparation d’un plan d’action en développement durable.


Un projet, entre autres, traîne en longueur et agace le conseiller et membre du comité exécutif de la Ville Jean-Claude Bouchard, aussi président de la Commission consultative sur l’environnement. L’ancienne station-service Sonerco de la rue Wolfe, située devant l’Hôtel-Dieu de Lévis, dont les sols sont contaminés, reste à l’abandon sans que le Ministère agisse, déplore-t-il. Le panache de contamination a atteint les emprises de rue. On veut éviter une infiltration dans la nappe phréatique.

Après que des odeurs de benzène se furent immiscées dans des résidences à proximité, la Ville a dû installer quatre grandes cheminées pour évacuer les odeurs. Celles-ci émergent de terre en plein milieu de la chaussée, et ce, sur trois coins de rue. Cette mesure, qui devait être temporaire, perdure. Et la Ville a englouti «une couple de centaines de milliers de dollars là-dedans», selon M. Bouchard.

Le résidant Gilles Doré, rencontré lundi par Le Soleil, semblait presque résigné à la présence devant la maison de la haute cheminée noire. « Je trouve ça affreux, surtout sur une des rues les plus passantes de Lévis. Mais on n’a pas le goût de se battre. »

Pour Jean-Claude Bouchard, il est clair que la responsabilité revient au Ministère, après la faillite de l’ancien propriétaire. « Ce terrain-là, le ministère de l’Environnement avait dit : « Ne vous inquiétez pas, on va en prendre charge et on va le décontaminer. » » Ce n’est toujours pas fait. Le conseil municipal adoptera d’ailleurs prochainement une résolution pour pousser le Ministère à agir.

Les autres villes aussi
Danielle Roy Marinelli soutient que ses collègues des autres villes subissent aussi les contrecoups des délais ministériels. « Ce que je dis là, je ne suis pas la seule à le penser. Je travaille avec l’ensemble des maires […]. Ça se partage entre nous, cette difficulté qu’on a de travailler en mode solution pour tout typede projets. »

Avec la préparation et l’adoption d’ici la fin de 2013 du plan de développement durable qui encadrera entre autres la gestion de l’eau, des matières résiduelles, des sols contaminés et des fosses septiques, Lévis espère démontrer aux citoyens qu’elle a à coeur leurs préoccupations environnementales, a exprimé lundi la mairesse, qui souhaite que cela facilite aussi les démarches avec le MDDEP.

Il n’a pas été possible d’obtenir les commentaires du ministère de l’Environnement, lundi.


Article de Stéphanie Martin. Reproduit avec autorisation.

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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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