Pipeline Saint-Laurent : Ultramar devra refaire ses devoirs

Par | 8 décembre 2007 |

Article de Martin Pelchat. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Après avoir fait la vie dure à Rabaska, la Commission de protection du territoire agricole renvoie maintenant à ses devoirs la pétrolière Ultramar, en remettant en question une bonne partie du tracé du pipeline de 250 millions $ qui doit relier sur 238 km sa raffinerie de Lévis et son terminal de Montréal-Est.

La CPTAQ formule une « orientation préliminaire défavorable » pour un segment du tracé du pipeline Saint-Laurent touchant 11 municipalités, soit Saint-Agapit et, dans la portion ouest, entre Saint-Germain-de-Grantham et Boucherville, sur la Rive-Sud de Montréal. Les commissaires concluent qu’Ultramar devra faire la preuve que le tracé qu’elle y propose est celui qui a le moins d’impact sur l’agriculture. Les parties disposent d’un délai de 30 jours pour réagir à ce premier avis et demander des audiences publiques à la Commission.

En revanche, la CPTAQ émet un avis préliminaire favorable pour 17 autres municipalités du tracé, dont Plessisville et Drummondville, dans les Bois-Francs. « Ce tracé ne serait pas sans conséquences sur l’agriculture, la sylviculture et l’acériculture, mais l’information soumise et la connaissance des milieux en cause amènent la Commission à conclure que les tracés alternatifs qui pourraient être envisageables dans ces portions de territoire ne réduiraient pas significativement l’effet de la demande sur le territoire et les activités agricoles », écrivent les commissaires.

La CPTAQ n’a pas encore formulé d’orientation pour le passage du pipeline dans quatre autres municipalités, dont Lévis, mais c’est parce que la demande, en ce qui les concerne, n’est pas encore jugée recevable. Pour ce qui est de Lévis, la Commission attend toujours un avis attestant de la conformité de la demande au règlement de zonage.

Le Soleil a tenté en vain hier d’obtenir une réaction d’Ultramar, qui a conclu en octobre 2006 une entente-cadre avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour baliser la construction du pipeline. L’APPAF, une association de propriétaires agricoles, acéricoles et forestiers privés qui conteste le tracé du pipeline au nom de quelque 250 propriétaires touchés, s’est pour sa part réjouie de ce premier avis de la CPTAQ. « C’est de bon augure pour nous », de dire France Lamonde, sa vice-présidente. « Ultramar n’a pas tenu compte du moindre impact sur l’agriculture, mais du moindre impact sur son portefeuille », poursuit Mme Lamonde, dont l’association entend demander des audiences publiques de la CPTAQ.

Le pipeline projeté par Ultramar, qui a obtenu en septembre l’aval du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), doit transporter de l’essence, du mazout, du diesel et du carburéacteur à compter de 2009. Le tracé touche au territoire de 32 municipalités en zone agricole et implique quelque 600 producteurs. L’emprise du tracé est cultivée à 52 % et boisée à 44 %, dont 11 % d’érablières.

Rappelons que la CPTAQ avait émis, il y a quelques mois, un avis préliminaire défavorable au projet Rabaska à Lévis. Le gouvernement Charest a toutefois dessaisi la Commission du dossier pour donner le feu vert, cet automne, au projet de terminal méthanier.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

2 commentaire sur “Pipeline Saint-Laurent : Ultramar devra refaire ses devoirs

  1. Daniel Baillargeon

    Le CPTAQ me semble vivre sur une planète inhabitée et dénuée de bon sens. Il serait peut être temps qu’ils refassent leurs devoirs eux aussi. Dans une vision globale des choses, le pipeline amène tout un lot de solutions.

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