Un troisième projet est contesté dans Lévis

Par | 4 juin 2005 |

Source: Le Soleil

L’érection d’un hôtel ferait disparaître un espace vert appartenant à la Ville.

Après Rabaska et Kevlar, dans le Vieux-Lévis, c’est maintenant un projet d’hôtel, dans l’arrondissement des Chutes-de-la-Chaudière-Ouest, qui amène un autre mouvement d’opposition populaire à demander des comptes à l’administration Garon.

« Ce dont il est question, c’est d’un projet d’hôtel de 100 chambres, qui se construirait à proximité d’un quartier résidentiel. Mais ce qu’il y a de plus aberrant dans le projet, c’est que sa réalisation implique que la Ville vende au promoteur un espace vert, un espace vert zoné parc », a expliqué à grands traits le porte-parole du Comité de sauvegarde du parc Bernières-sur-Mer, Richard Archambault, hier.

« Le terrain a été cédé autrefois à l’ancienne Ville de Saint-Nicolas par le ministère des transports, à la condition qu’il demeure espace vert. Il était prévu que le fruit de sa vente soit retourné au ministère su le terrain devait être utilisé à d’autres fins. Ce qui n’a ni queue ni tête là-dedans, c’est que la Ville vend un espace vert, pour rien », a ajouté M. Archambault.

Projet de la famille Fortier, l’Hôtel Saint-Nicolas prendrait place à la hauteur de l’échangeur 311 de l’autoroute Jean-Lesage, sur une partie de l’espace vert. Porteur d’un investissement de quelque 5 millions$, il fait pour l’heure son bonhomme de chemin dans l’administration municipale lévisienne, notamment à la direction du développement économique et au comité consultatif d’urbanisme. Plus tôt cette année, le conseil municipal a donné son aval à la vente du terrain.

Monstruosité
Mais le Comité de sauvegarde, M. Archambault dixit, prépare « une offensive pour bloquer cette monstruosité qui viendrait ternir le paysage de cet espace vert zoné parc ». Ces jours-ci, le Comité entend effectivement multiplier les contacts auprès des élus municipaux pour les amener à revoir leur position et à « adopter une fin de non-recevoir à l,nedroit des investisseurs préoccupés uniquement par l’appât du gain », des investisseurs « peu scrupuleux de l’environnement ». Dans la démarche du Comité, il est aussi question de représentations auprès des ministères de l’Environnement, des Affaires municipales et des Régions, etc.

« Une pétition est en marche et la liste des signataires semble faire boule de neige. Jusqu’à présent, 50% des résidants du quartier ont signé. Nous envisageons de la déposer devant le conseil à la fin du mois », a aussi indiqué M. Archambault, évoquant quelque 300 signatures réunies jusqu’à présent dans la périphérie immédiate du projet.

« Comprenons qu’il n’y a pas à l’enjeu le parc. Aucun immeuble du quartier, qu’il s’agisse de résidence ou d’entreprise de services, ne dépasse deux étages. L’hôtel en compterait trois ou quatre. Le cadre urbain, du projet n’a rien à voir avec celui de l’Oiselière, comme l’hôtel de ville veut bien nous le faire croire. Et puisqu’il est question de phase, c’est possiblement tout le parc qui pourrait y passer à terme, a souligné le porte-parole ».

La cerise sur le gâteau, toujours selon M. Archambault, c’est que la voie d’accès à l’hôtel devra obligatoirement passer le cas échéant en plein quartier résidentiel, parce que le terrain est grevé d’une servitude de non-accès.

Pour M. Archambault, ce qui apparaît inimaginable dans les circonstances, c’est que tout cela a été débattu du temps de l’ancienne ville de Saint-Nicolas, débat à l’issue duquel l’espace vert a été protégé.

Kevlar
Dans Desjardins, S.O.S. Vieux-Lévis a réitéré en journée son opposition au projet Jazz tel que conçu par la société immobilière Kevlar. Et a reçu l’appui du comédien d’origine lévisienne Marcel Leboeuf, qui a évoqué, à l’occasion d’un point de presse à côté des vieilles écoles maintenant devenues des tas de débris, « des façons sauvages de faire les choses ».

« Ça n’a pas de maudit bon sens d’aller comme ça à l’encontre des gens », ajouté le comédien, faisant allusion à l’opposition manifestée par les résidants du vieux quartier et aux 1700 signatures recueillies par la pétition S.O.S. Lévis.

Pour lui comme pour S.O.S. Lévis, les vieilles écoles ont été démolies, mais les carottes ne sont pas cuites. « Relevons-nous les manches. Il y a encore de l’espoir, Il y a des projets », a-t-il observé.

Dans les rangs des opposants, il est question d’un espace vert, de logements à prix abordables, d’un centre culturel, voire d’un musée de l’explorateur Joseph-Elzéar Bernier, qui serait développé à la place du projet « démesuré »de Kevlar, le développeur étant redirigé au carré Saint-Louis.

« Il y a moyen de rentabiliser les lieux autrement que par Kevlar », a affirmé le porte-parole Michelle Forest, battant le rappel des résidants en vue du prochain conseil municipal, lundi.


Article de Marc Saint-Pierre, 4 juin 2005, page A 12. Reproduit avec autorisation.

Catégorie(s) : Habitation

À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *