Rabaska devant le BAPE : Une mine d’or pour la pétrochimie québécoise

Par | 13 décembre 2006 |

Source : Le Soleil

Pour les entreprises pétrochimiques québécoises, Rabaska pourra être une mine d’or. Elles pourront utiliser les propane, butane et autres produits issus de son gaz pour doubler ou même tripler la capacité de leurs usines de l’est montréalais, a soutenu un expert du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Martin Roberge, hier.

« Nous ne disposons pas de chiffres exacts à l’heure actuelle. Mais le potentiel de croissance est bien réel. En comptant sur le gaz d’un seul port méthanier, les usines pétrochimiques de Montréal-Est pourront en profiter jusqu’à multiplier par deux ou par trois la capacité de leurs usines », a affirmé M. Roberge, lors d’une intervention devant la commission du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (Bape) étudiant le projet de port méthanier lévisien.

La pétrochimie québécoise, c’est 2 milliards $ de chiffre d’affaires et 3500 emplois, dont 2500 à Montréal-Est. Selon M. Roberge, l’industrie sera plus compétitive si elle peut compter sur la création de la filière technologique du GNL (gaz naturel liquéfié). Et prime environnementale, elle aura le mérite de faire mieux que ses semblables de Chine ou de Russie, par exemple, où le vent n’a pas encore soufflé.

Encensé par les fonctionnaires
L’intervention du fonctionnaire a été au diapason de celles de ses collègues d’autres ministères, dont le propos a nettement illustré qu’ils ne voient pas Rabaska comme un chien dans un jeu de quilles.

Le projet est compatible avec la politique énergétique édictée par le gouvernement québécois et aura, somme toute, un effet bénéfique sur le bilan des GES (gaz à effet de serre) a fait remarquer Marcel Gaucher, du ministère du Développement durable. Ne serait-ce que parce que le gaz est un combustible relativement propre par rapport à d’autres sources d’énergie, le mazout entre autres.

Idem pour la stratégie énergétique : le GNL des ports méthaniers qui se précisent devrait affranchir le Québec de sa dépendance au gaz de l’Ouest, de plus en plus loin et de plus en plus cher. Le GNL arrive au moment où les kilowatts des futurs projets hydroélectriques s’annoncent exorbitants et ceux des éoliennes limités.

De quoi réconcilier certains écolos avec le GNL, les 500 millions de pieds cubes quotidiens de Rabaska équivaut à 5000 éoliennes. Des éoliennes auxquelles il faudra 2500 hectares pour se déployer au lieu des 270 du terminal méthanier de Lévis.

À transports Canada et à la Garde côtière, c’est business as usual. «Soixante navires par an, c’est négligeable », a indiqué un porte=parole, faisant état du trafic des méthaniers à Lévis.

Sur le plancher des vache, la Ville de Lévis et la municipalité de Beaumont sont apparues irréconciliables. Le directeur du développement économique lévisien, Philippe Meurant, a rendu publique une lettre du ministère du Développement durable indiquant que le règlement beaumontois sur l’entreposage de produits dangereux dans un rayon de 1 km à l’extérieur des limites de la municipalité est inopérant, parce que le ministre n’a pas approuvé cette disposition. La conseillère beaumontoise, Louise Maranda, est intervenue plus tard pour affirmer que le règlement est valide.

Aujourd’hui, la commission du BAPE va examiner le terrain choisi pour le projet.


Article de Marc Saint-Pierre. Reproduit avec autorisation.

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