Perte d’eau majeure à Lévis

Par | 3 octobre 2012 |

Source : Le Soleil

Les conduites d’aqueduc laissent filer jusqu’à 44 % du volume d’eau produit à Lévis, soit deux fois plus que le seuil jugé acceptable par le gouvernement provincial.

Dans leur rapport 2011 de la gestion de l’eau potable, déposé lundi au conseil municipal, les ingénieurs de la Ville de Lévis font ressortir clairement l’état inquiétant de certaines conduites d’aqueduc de la ville de Lévis.

Dans le secteur Lévis (qui regroupe l’ancien Lévis et Pintendre), les pertes d’eau atteignent 44 % du volume d’eau produit. Ce taux de perte est de 34 % dans Lauzon et de 30,5 % dans le secteur Charny (qui regroupe Charny, Saint-Rédempteur et Saint-Nicolas).

« Il reste beaucoup de travail à faire pour localiser les fuites dans les réseaux ciblés [Charny, Lévis et Lauzon], qui occasionnent des pertes considérables et des coûts importants », écrivent les fonctionnaires.

Vieilles conduites
Ces taux de perte élevés n’ont rien de surprenant aux yeux de Louis Audet, directeur du service du génie. « C’est dans ces secteurs qu’on retrouve les conduites les plus vieilles, dans le Vieux-Lévis, le Vieux-Lauzon, le Vieux-Charny », note-t-il.

Dans les autres réseaux d’aqueduc plus récents (Saint-étienne, Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy, Saint-Romuald et Saint-Jean-Chrysostome), le taux de fuites ne dépasse pas 20 %.

Lorsqu’on fait la moyenne, environ 29 % de l’eau potable traitée dans les usines de traitement est tout bonnement perdue.

En comparaison, les pertes d’eau atteignent 19 % en moyenne à la ville de Québec. La ville de Mont­réal, elle, traîne un sombre bilan de 40 % de pertes du volume d’eau.

Si les fuites des conduites d’aqueduc sont la principale source des pertes, il faut aussi calculer les volumes «sacrifiés» lors des opérations de rinçage du réseau, ajoute le directeur Audet.

Louis Audet convient que Lévis a beaucoup de pain sur la planche si elle veut atteindre l’objectif de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable d’un taux de fuites inférieur à 20 %.

Cette cible est d’autant plus critique que l’atteinte de l’objectif est devenue un préalable pour obtenir de l’aide financière gouvernementale dans les projets d’infrastructure d’eau. «Nous avons l’obligation de résultat afin de maintenir nos droits aux subventions», résume le bilan sur l’eau potable.

Le directeur se fait rassurant. «On a trois ou quatre ans pour y arriver et on va le faire», assure Louis Audet, en entrevue au Soleil. Son service proposera d’ailleurs à l’administration Roy Marinelli de doubler, en 2013, les travaux de réfection de conduites d’aqueduc.

Les travaux de réhabilitation des conduites donnent déjà des résultats, insiste le directeur du service du génie. Malgré une augmentation de la population lévisienne de 10500 personnes entre 2005 et 2011, la production d’eau potable a diminué de 2 % à 20 %, selon les secteurs.

Sol «agressif»
L’âge des tuyaux ne peut expliquer seul l’ampleur du problème.

Dans certains secteurs de la ville, le sol est considéré comme agressif, c’est-à-dire, détaille le rapport sur l’eau potable, que le magnétisme du sol corrode de façon accélérée les conduites et les équipements d’aqueduc. Ces tuyaux voient leur vie utile amputée parfois des deux tiers.

Le service du génie a déjà proposé aux élus, en 2010, de mettre en place des systèmes de protection des conduites dans le secteur de Pintendre. Ce projet coûtant 100000 $ avait été reporté. Les ingénieurs reviennent à la charge et affirment qu’il faudrait étendre le programme aux autres secteurs aux prises avec un sol «agressif».

Détection et réparation
Pour s’attaquer plus vigoureusement au problème, la Ville de Lévis mettra en place un programme de détection et de réparation des fuites. Dès janvier 2013, Lévis aura son équipe permanente de trois personnes pour faire la recherche sur le terrain. Elle embauche aussi un chargé de projet pour quatre ans. Elle imite ainsi les villes de Trois-Rivières, Saguenay et Sherbrooke, de taille comparable à Lévis, qui ont déjà de telles équipes à l’oeuvre.


Article de Isabelle Mathieu. Reproduit avec autorisation.

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