Source: Le Soleil
Québec et Lévis prendront sous peu une décision importante pour l’implantation de leur usine de compostage. Cette annonce par le gouvernement provincial d’une enveloppe de 650 millions $ pour des infrastructures de biométhanisation et de compostage, lundi, déclenche une course aux subventions parmi les municipalités québécoises.
Selon La Presse de mardi, six projets sont déjà sur les rails dans la région de Montréal. Québec et Lévis jonglent aussi depuis plusieurs mois avec leurs usines. Dans les deux cas, on a retenu le procédé de biométhanisation, qui consiste à extraire du biogaz des matières organiques (surtout les restes de table) et à composter la matière solide. L’extraction du biogaz permet de transformer le méthane, un gaz à effet de serre, en combustible.
Les récentes élections ont compliqué un peu les choses à Québec puisque le titulaire de l’Environnement, Raymond Dion, a pris la tête du Réseau de transport de la Capitale. Son remplaçant au comité exécutif, Simon Brouard, se familiarise avec le dossier. « On est assez à jour », assure tout de même Paul-Christian Nolin, l’attaché de presse du maire Régis Labeaume.
La situation est semblable à Lévis, explique le nouveau responsable de l’environnement, le conseiller Jean-Claude Bouchard. « On n’a pas travaillé sur le budget comme tel dernièrement, mais nos choix sont arrêtés à 99 %. » Lévis fera appel à un sous-contractant pour le traitement des matières en attendant de construire son usine. Tout comme Québec d’ailleurs, qui a annoncé son intention de démarrer la collecte en 2010. Celle-ci se fera progressivement, à raison de deux arrondissements par année.
Mardi, les dirigeants des Travaux publics étaient d’ailleurs réunis toute la journée avec la direction générale pour soumettre les granÂdes lignes du projet. Ces paramètres préliminaires sont basés sur les projets pilotes de cueillette en cours dans 3800 ménages de la région et le voyage d’exploration en Europe d’il y a quelques mois.
75 000 tonnes de déchets
En janvier, Québec retardait l’annonce de la construction de son usine de 35 millions $ et prolongeait les projets pilotes. La Ville doit déterminer le mode de cueillette et de transport le plus écologique possible. On estime que 75000 tonnes de matières putrescibles seraient revalorisées.
On sait aussi que la Ville analyse six endroits potentiels pour l’implantation d’une usine fermée, en raison des odeurs, dont un à proximité de l’incinérateur de Limoilou, ce qui a provoqué une levée de boucliers dans la population et chez les élus. Toutefois, les représentants du Renouveau municipal de Québec qui siégeaient dans cet arrondissement ont tous subi une défaite et cédé la place à des conseillers d’équipe Labeaume.
« Dans ce type de projet, le plus grand défi qui se pose aux gestionnaires n’est pas technique, il est avant tout social », estime Patrick Bourgeois, président de Transfert environnement. Sa firme se rendra en Belgique du 20 au 30 novembre pour étudier cet aspect.
La mission aura deux objectifs : la gestion des matières organiques en milieu urbain et les processus déployés pour réduire à la source la quantité de déchets. Québec prévoit interdire l’enfouissement des matières organiques d’ici 10 ans.