La STLévis demande de récupérer trois arrêts

Par | 10 septembre 2011 |

Article de Annie Morin. Le Soleil.
Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

La Société de transport de Lévis (STLévis) a demandé à la Ville de Québec la permission de récupérer trois arrêts pour laisser monter et descendre sa clientèle sur la rive nord. Mais plusieurs habitués, insatisfaits d’en avoir perdu des dizaines d’autres, continuent de se plaindre quand ils ne délaissent pas carrément l’autobus pour l’automobile.

La demande officielle de la direction générale de la STLévis a été acheminée à Québec le 1er septembre. Les arrêts réclamés sont situés aux intersections suivantes : René-Lévesque-Belvédère, René-Lévesque-Cartier et Charest-Saint-Dominique. Déjà, cette semaine, les autobus ont recommencé à les desservir.

Rappelons que la Ville de Québec a ressorti un règlement datant de la période préfusion stipulant que les autobus interurbains ne peuvent prendre ou déposer leurs clients qu’à leur terminus et à « pas plus de sept endroits intermédiai­res ». Pour se conformer, la STLévis a donc fait le ménage dans ses parcours «parlementaires», qui permettent de traverser le fleuve et de gagner les principaux pôles d’emplois de la rive nord (Université Laval, secteur du Grand Théâtre, colline parlementaire, etc.) durant les heu­res de pointe.

à la Ville de Québec, le porte-parole Jacques Perron confirme que la demande de Lévis a été reçue et que des précisions sont attendues quant à la justification de chacun des arrêts. Il laisse toutefois planer peu de doutes sur la décision que Québec s’apprête à rendre : « Normalement, on va répondre favorablement, en tout cas à ces trois-là. »

Les « Parlementaires »
Pour Yohan Nolet, un utilisateur assidu du transport en commun sur les deux rives, ce n’est pas suffisant pour susciter l’adhésion de la clientèle. Plusieurs témoignages parvenus au Soleil vont dans le même sens. Avec une collègue, le fonctionnaire a lancé une pétition réclamant le retour des « parlementaires » dans leur formule originale. Elle circule depuis deux semaines dans les autobus des parcours affectés et cumulerait environ 1500 signatures selon un décompte approximatif. Le document de protestation doit être remis sous peu à la STLévis et au nouveau ministre des Trans­ports, Pierre Moreau. « On va demander son intervention dans le dossier », dit M. Nolet.

Selon lui, Lévis prend prétexte du vieux règlement de Québec pour préparer ses habitués au retrait définitif des « parlementai­res ». Au printemps 2010, alors qu’elle réclamait un financement plus juste au gouvernement du Québec, la STLévis avait annoncé l’abolition de ces parcours rapides. Devant la pression populaire et après une bonification de son budget, la direction s’est engagée à les préserver jusqu’en 2012.

Après avoir parlé à différents usagers et aux chauffeurs d’Autocars des Chutes, le sous-traitant qui dessert l’ouest de la ville, M. No­let conclut qu’environ 1000 personnes ont délaissé l’autobus pour l’automobile dans le secteur de Saint-Nicolas. Certains autobus sont pres­que vides à des heures où ils étaient pleins à craquer, cons­tate-t-il de visu. « Ces gens-là ne vont pas revenir », craint-il.

Jean-François Carrier, directeur général de la STLévis, réfute cette analyse. L’adoption récente de la carte à puce OPUS lui permet de savoir que 3776 personnes ont déjà leur laissez-passer de septembre en main, soit un taux de migration de 76 % par rapport au papier, du jamais-vu dans les autres sociétés de transport. « Ça ne me laisse pas craindre une grande désaffection parmi mes passagers », dit M. Carrier, qui espère même gagner des adeptes grâce aux nouveaux Lévisiens, l’équivalent des Métrobus.

Selon lui, les plaintes vont diminuer maintenant que des arrêts stratégiques ont été remis à l’horaire, qu’un départ a été ajouté au Collège François-Xavier-Garneau pour les étudiants qui finissent leurs cours à 18h et qu’une meilleure coordination est prévue avec les autobus du Séminaire des Pè­res Maristes et du Collège Jésus-Marie. M. Carrier répète également que le sort des parlementai­res est loin d’être fixé. Différents scénarios sont à l’étude.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

Catégorie(s) : Gouvernement,  Transports
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

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