Février 1851 : un conseiller de Québec évoque la construction d’un pont entre Québec et Lévis

Par | 8 mars 2023 |

Dans son édition du 27 février 1851, il y a donc 172 ans, Le Journal de Québec évoque le projet d’un conseiller de la Ville de Québec de construire un pont entre Québec et Lévis.
On ne parle pas ici du Journal de Québec comme nous le connaissons aujourd’hui, celui-ci ayant été fondu en 1967 par Pierre Péladeau.

Le Journal de Québec dont il est question participe aux grands débats politiques de son époque. De tendance réformiste à ses débuts, il soutient la coalition libérale-conservatrice de 1854 à 1872. Il devient libéral de 1873 à 1878 et affiche ensuite un conservatisme modéré jusqu’en 1889.

Voici ici l’article tel que parus en 1851. Pour lire l’article d’époque, rendez-vous sur le site de la BAnQ ICI.

Québec, 27 février 1851.

On parle à l’heure qu’il est, de suspendre un pont sur le Saint-Laurent, pour y faire passer le chemin de fer de Québec et de Richemond.

Cette pensée est bien ancienne; quelqu’un l’avait conçue lors même que l’on ne connaissait pas les ponts métalliques, et plusieurs se rappelleront avoir vu à Québec le tracé d’un pareil pont.

Cependant, en face de la dépense, ou mieux de l’impossibilité, on eût peur du projet et on l’abandonna.

Aujourd’hui il semble présenter plus de chance de réalisation, bien qu’il pourra rencontrer des obstacles capables de décourager les plus ardents et les plus désireux.

C’est le capitaine Boxer qui a réveillé cette idée dans le conseil de ville au moyen d’une motion tendant à décréter ou suggérer une exploration et un examen des lieux.

Ce conseiller prétend qu’un pareil pont ne coûterait que 42.000 £; ce qui est pas mal absurde; mais dut-il coûter 100,000 £, et la ville de Québec fût-elle invitée à le faire seule qu’elle devrait l’entreprendre; car là est tout son avenir.

On a parlé du pont suspendu sur la rivière Niagara ou fleuve Saint-Laurent. Il y a maintenant deux ponts suspendus sur cette rivière, l’un à deux miles plus bas que la grande Cataracle, et l’autre, tout auprès du monument de Brock, à Queenston.

Le premier est long de huit cents pieds. Nous ne connaissons pas la longueur du second que l’on prétend ici être de 1,100 pieds, mais que l’on disait être sur les lieux même moins long que celui de la chute.

On affirme que le fleuve d’une rive à l’autre, à basse marée n’a pas plus de 1200 pieds au Cap-Rouge. Il y a probablement du vrai dans ce chiffre.
Mais à Niagara ce sont les rives mêmes du fleuve qui servent points d’appui au pont, tandis qu’il faudrait élever au Cap-Rouge d’énormes piliers assez élevés pour donner passage aux bâtiments de toutes dimensions qui naviguent sur le Saint-Laurent.

Les rives de la rivière Niagara sont, à l’endroit où le pont est construit, élevées perpendiculairement de 230 pieds au-dessus du niveau de l’eau, de sorte que l’on n’a donnée aux piliers que juste la hauteur dont ils avaient besoins pour que le bas de l’arc produit par la tension des câbles métalliques, fût au niveau des rives du fleuve.

Cependant, il ne faudrait pas se décourager, quand même le gouvernement rejetterait la proposition du conseil de ville, car l’exploitation et l’examen sur un simple point du fleuve ne peuvent être dispendieux. [Dernière phrase du texte illisible]

Catégorie(s) : Patrimoine,  Transports
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À propos de Pascal Petitclerc

Originaire du quartier Saint-Sauveur dans la basse-ville de Québec, Pascal a depuis longtemps été intéressé par l'urbanisme et l'aménagement du territoire. Il a créé Lévis Urbain en 2003, en s'inspirant de Québec Urbain, pour palier à certaines lacunes de l’époque en ce qui a trait à l’information véhiculé sur l’urbanisme, le transport en commun, l’environnement, les projets immobiliers et commerciaux et l’aménagement du territoire dans les médias régionaux du Québec métropolitain.

3 commentaire sur “Février 1851 : un conseiller de Québec évoque la construction d’un pont entre Québec et Lévis

  1. Luc

    C’est juste pour dire comment c’était logique dès cette époque de créer le lien à l’est parce que c’es à cet endroit que se trouvaient les deux centres et l’essentiel de la population de la région.

    Le plus drôle c’est qu’au début du siècle suivant on construit le pont de Québec puis plus tard le pont Pierre Laporte sans soucis de l’impact que ces choix ont eu sur l’étalement urbain à l’ouest du territoire.

    Faut dire qu’à l’époque ce terme n’était pas tendance et ça ne dérangeait personne.

    Maintenant qu’on revient avec un projet centre ville à centre ville, on s’indigne de l’effet que ca peut faire à l’est alors que la majorité des infrastructures urbaines sont déjà présentes. Mieux!, certains quartiers dévitalisée et déjà pourvus en servies risque de se revitaliser.

    Pourquoi donc ne présente t’on pas ce projet sous cet angle?
    – La revitalisation des quartiers et l’optimisation des infrastructures existantes.
    – La sécurité et la fluidité de la circulation
    – Le développement économique régional (tout à fait à propos avec la nouvelle zone économique Québec/Chaudière Appalache).
    – Redistribution de l’activité économique régionale.

    Au lieu de le présenter sous l’angle de la congestion. Puisque ce dernier point est discutable. Pourquoi? Il est évident qu’au fil des décennies, les entreprises et les gens se sont installés à la tête des ponts en voulant optimiser leur déplacement et leur logistique inter-rives et aujourd’hui on s’tonne que les études origines-destination nous démontrent que les gens se déplacent d’ouest en ouest de part et d’autres de l’agglomération? C’était tout à fait prévisible.

    Certains diront qu’à cause de ce fait il faut encore investir à l’ouest pour décongestionner? Ce serait une grave erreur. la logique voudrait au contraire qu’on rebalance l’activité économique et la circulation sur l’ensemble de l’agglomération afin que certaines entreprises ou institutions délocalisent leurs activités pour être mieux réparties géographiquement et ainsi contribuer à l’allègement de la circulation qui au fil du temps a été volontairement déplacée vers l’ouest.

    Ca prendra plusieurs années avant d’en voir les résultats concrets mais ce déplacement vers l’ouest a quand même pris plusieurs décennies. Faudrait donc pas se surprendre que 20 à 30 ans soient nécessaires afin d’avoir un réseau pleinement optimisé.

    Dans ce projet il ne faut donc pas seulement regarder dans le court terme, ce que plusieurs personnes pensent malheureusement, mais se projeter dans le long terme.

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    1. Pascal Petitclerc Publication de l'auteur

      Je suis en train de lire sur l’histoire du Pont de Québec et s’est essentiellement sur un principe d’économie (moins complexe parce qu’en millieu rural et distance plus petite) que le pont a été construit à l’endroit que l’on connaît. Des projets centre à centre avaient été présentés ainsi qu’un projet à l’Ouest. Évidemment, en aucun temps on ne parlait de l’étalement du tissus urbain…

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      1. Luc

        Parce qu’à la base le concept d’étalement urbain était à toute fin pratique inexistant. Ou je devrais dire plutôt que ce n’était pas une préoccupation. On en voit aujourd’hui le résultat.

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