Les dessous de Rabaska : PQ et ADQ exigent les études des ministères

Par | 5 janvier 2008 |

Source : Le Soleil

L’endroit choisi à Lévis pour ériger le port méthanier se situe en milieu agricole.
Photothèque Le Soleil

Péquistes et adéquistes ont uni leurs voix hier pour obtenir que le gouvernement Charest dévoile les avis de tous ses ministères sur le projet Rabaska. Le Soleil a révélé hier que trois ministères importants ont bloqué les demandes d’accès à ces documents. Il s’agit de la Sécurité publique, des Transports et des Ressources naturelles. Par ailleurs, deux ministères – figurant parmi les neuf consultés – ont affirmé n’avoir produit aucun rapport écrit.

Le critique péquiste Camil Bouchard a demandé que tous les avis soient divulgués, et que les ministères touchés qui n’ont pas publié d’avis, dont la Justice, l’Agriculture et la Culture, soient mis à contribution.

M. Bouchard a réitéré sa demande du 6 octobre dernier, que le gouvernement fasse valider par des experts indépendants la méthodologie du processus d’évaluation des risques terrestres associés au port méthanier. La ministre Line Beauchamp a rejeté cette demande. Le député Bouchard fait remarquer que les fonctionnaires ont fait ce travail après que les ministres Claude Béchard et Philippe Couillard eurent accordé leur appui au projet Rabaska, ce qui a entaché leur apparence de neutralité.

« Quand on a affaire à un projet aussi important et pour lequel les gens se sentent aussi vulnérables, il faut mettre à la fois sa ceinture et ses bretelles » a-t-il expliqué.

Du côté de l’ADQ, le député Christian Lévesque a aussi demandé la publication des avis des ministères. M. Lévesque, qui appuie le projet de port méthanier, dit s’être fié au rapport du BAPE. « J’ai toujours été un homme d’affaires, je n’ai pas de notion de sécurité ou d’environnement. Les seules choses sur lesquelles je puisse me fier, ce sont les conclusions du BAPE. On n’a surtout pas besoin d’ombre dans ce dossier-là, pour que les gens se disent dans 20 ans qu’on n’a pas pris la bonne décision. » Il a conclu que, si un rapport devait soulever des doutes sur la sécurité des gens, il retirerait son appui au projet.

Non aux demandes
Le gouvernement, pour sa part, a opposé une fin de non-recevoir aux demandes de publication des avis. La ministre Line Beauchamp a pris prétexte du fait que le projet Rabaska comprend aussi un gazoduc qui n’a pas encore été approuvé. Les études, a-t-elle dit, ne sont pas complétées. Elle a nié avoir déclaré que tous les avis des ministères étaient favorables. «J’ai dit qu’aucun ministère n’avait émis d’avis défavorable», a-t-elle nuancé, pour dire ensuite que les ministères n’ont pas nécessairement publié d’avis.

« Le meilleur exemple, c’est la Culture. Elle a été consultée, à un point tel que le ministère est allé jusqu’à visiter le site en bateau avec des représentants de la Culture. Il y a eu des échanges, et ce que ça a donné à la fin, c’est un décret avec des conditions imposées au promoteur. Voilà un processus où vous ne trouvez pas d’avis à la fin. »

Priée de dire si elle avait lu l’avis de la Sécurité publique, elle a répondu : « Sincèrement, je ne peux même pas vous répondre s’il y a un avis écrit ou pas. Si vous me demandez si j’ai lu chacun des avis ou des courriels entre mon ministère et la Sécurité publique, la réponse est non. Je travaille à partir du travail fait par mes fonctionnaires, qui me disent qu’il n’y a aucun avis défavorable ».


Article de Gilbert Lavoie. Reproduit avec autorisation.

Catégorie(s) : Non classé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *