Taxe sur l’essence : Roy Marinelli ne dit pas non

Par | 1 avril 2010 |

Article de Pierre Pelchat et Valerie Gaudreau. Le Soleil.

Photo : Le Soleil Jean-Marie Villeneuve

Une hausse de 1,5¢ de la taxe sur l’essence pour financer le transport en commun dans la région de Québec ne rebute pas la mairesse de Lévis, Danielle Roy Marinelli, contrairement à la position du maire de Québec, qui s’oppose à cette mesure incluse dans le budget Bachand.

« Je pense que ça vaut la peine de prendre le temps de bien analyser l’impact d’une telle augmentation sur le budget de la Ville et sur le transport en commun. On pourrait y aller graduellement avec des hausses successives de 0,5 ¢ pour atteindre 1,5 ¢ », a-t-elle suggéré, hier, au cours d’un entretien téléphonique.

Le maire Labeaume a entrouvert une porte pour permettre à Lévis de bénéficier de la nouvelle taxe. « On ne taxe pas », a-t-il réaffirmé, hier. « Maintenant, il faut bien voir que la loi est une compétence métropolitaine. Moi, je suis président de la CMQ [Communauté métropolitaine de Québec]. Mais si, par exemple, une ville veut taxer et que Québec ne veut pas taxer, est-ce qu’on peut fractionner ça? C’est ce que je ne sais pas au moment où on se parle. Mais j’avais dit dernièrement que j’avais pas le goût de ça », a-t-il poursuivi.

Une taxe de 1,5 ¢ le litre d’essence générerait des revenus de plus de 10 millions $ par année dans la Communauté métropolitaine de Québec, qui inclut la ville de Lévis. La part de Lévis serait d’environ 2 millions $.

Avec ce nouveau financement, la mairesse voit la possibilité d’améliorer le transport en commun sur la Rive-Sud, qui, admet-elle est insuffisant. « à Montréal, ils ont cette taxe depuis des années, et il n’y a pas de différence sur le prix de l’essence. Ces nouveaux revenus leur ont permis d’améliorer le transport en commun », a-t-elle souligné.

Tremblay se réjouit
à la différence de M. Labeaume, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s’est réjoui de la décision du ministre des Finances de donner la possibilité aux communautés métropolitaines de Montréal et de Québec de demander une taxe additionnelle de 1,5 ¢ le litre d’essence pour financer le transport en commun. à Montréal, les nouveaux revenus tirés de cette hausse de taxe permettront de résorber un déficit structurel de 40 millions $ par année.

à Québec, la possibilité d’une taxe sur l’essence pourrait rebondir à la table de la CMQ, dont Mme Roy Marinelli est la vice-présidente. Le sujet pourrait aussi être abordé au comité sur le transport durable mis en place l’an dernier M. Labeaume. Le président du Réseau de transport de la Capitale, Raymond Dion, est d’avis que cette question est du ressort des élus qui siègent à la Communauté métropolitaine. M. Dion, qui s’était dit en faveur d’une hausse de taxe sur l’essence pour financer le transport en commun, avait été rabroué en février par le maire de Québec.

Par ailleurs, la mairesse de Lévis a indiqué que la possibilité d’une taxe de 1,5 ¢ le litre d’essence et l’aide financière supplémentaire du ministère des Transports offerte à Lévis pour régler le contentieux sur le manque de financement du transport en commun sont deux dossiers distincts.

« Nous sommes à compléter un plan de développement du transport en commun à Lévis. Nous devrions être en mesure après Pâques de demander une rencontre à la ministre des Transports pour lui faire part de notre réponse à sa proposition », a-t-elle affirmé.

Mme Roy Marinelli n’a pas voulu lever le voile sur les changements qui seraient apportés au service de transport en commun sur la Rive-Sud. Des usagers craignent que des circuits qui se rendent directement sur la colline parlementaire soient retirés. « Des services pourraient être modifiés, mais il n’est pas question de couper des services », a-t-elle certifié.

Pour sa part, la Chambre de commerce de Lévis a exprimé le souhait que Lévis ait sa juste part des revenus de la taxe de 1,5 ¢ le litre d’essence si la CMQ décidait d’appuyer cette mesure. « Nous ne voulons pas redémarrer les mêmes querelles que celles qu’on a vécues avec les redevances des droits d’immatriculation », a dit le président de la Chambre, Marcel Bérubé.


Reproduit avec autorisation au moment de la publication.

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