Rabaska parmi les élus de Gazprom

Par | 13 mai 2008 |

Source : Le Soleil

S’il est officiellement à Québec pour le Championnat mondial de hockey, le vice-président du producteur russe Gazprom n’aura pas fait qu’une visite de courtoisie dans la capitale. Alexander Medvedev a annoncé hier qu’il signera cette semaine une «lettre d’intention» avec Rabaska pour l’approvisionnement de gaz naturel, en plus de rencontrer les représentants d’une douzaine d’entreprises à l’occasion d’un déjeuner ce matin.

Rabaska et Gaz Métro, énergie Cacouna et Petro-Canada, SNC-Lavalin, Desjardins Valeurs mobilières, Alcan : ces entreprises font partie du groupe sélect qui assistera au déjeuner d’affaires organisé au Château Frontenac par l’Association d’affaires Canada-Russie Eurasie (CERBA). Il permettra à une quarantaine de représentants d’une douzaine d’entreprises de prendre contact avec M. Medvedev et d’entendre sa vision de Gazprom ainsi que de la collaboration avec l’Amérique du Nord.

La plupart des entreprises présentes sont directement liées au secteur de l’énergie. Les consortiums Rabaska (Gaz Métro, Gaz de France, Enbridge) et énergie Cacouna (Pétro-Canada et TransCanada) cherchent tous deux à obtenir un approvisionnement en gaz naturel liquéfié pour que leur projet respectif de terminal méthanier se réalise.

M. Medvedev avait d’ailleurs laissé présager des avancées possibles samedi, en disant « que nous pensons que c’est le bon moment pour entreprendre le dialogue » avec les promoteurs des deux ports méthaniers. Hier, il précisait encore sa pensée en indiquant que Gazprom signera cette semaine une « lettre d’intention » avec Rabaska pour l’approvisionnement en gaz naturel. Une annonce officielle à cet effet est prévue plus tard cette semaine. M. Medvedev montre cependant moins d’intérêt pour le moment pour Cacouna, bien que l’idée de s’entendre avec ce promoteur n’est pas écartée.

Entreprises discrètes
Hier, les entreprises interrogées étaient peu bavardes sur l’objectif et les gains d’une telle rencontre, bien qu’elles jugeaient important d’y assister.

« Ce n’est pas une séance de négos, on ne s’assoit pas un à un avec lui. C’est un déjeuner », a précisé Simon Poitras, porte-parole de Rabaska. Ce dernier n’a par contre pas voulu en dire plus sur la nature des discussions qui pourraient en émerger ou en résulter. « L’ensemble de nos négociations avec tous les fournisseurs sont tenues par des ententes de confidentialité .»

Frédéric Krikorian, responsable des affaires publiques et gouvernementales pour Gaz Métro, pense que les gens seront surtout en «mode écoute» au moment du déjeuner. «J’imagine que les entreprises qui veulent pousser des choses plus loin, ce n’est pas nécessairement la place», a-t-il commenté.

Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Claude Béchard, doit faire une allocution de quelques minutes. Son attaché de presse, Pascal D’Astous, indique que le ministre accueillera les invités et parlera du 400e de Québec, mais ne compte pas dire un mot sur les ports méthaniers.

Pour le maire de Cacouna, Jacques M. Michaud,ce sera une rencontre de bonne entente et de relations publiques. «Tout ce beau monde va se serrer la main, mais aucune décision importante ne sera prise», dit-il, ajoutant n’avoir jamais perdu espoir.

C’est que le milieu économique louperivois avait été choqué en février d’apprendre que le projet de terminal méthanier de 1 milliard $ avait été mis en veilleuse, possiblement jusqu’en 2015.

« C’est encourageant de voir que les négociations se poursuivent », a fait valoir le directeur général de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Pierre Levesque.

Avec la collaboration de Marc Larouche et de François Bourque.


Article d’ Anne Drolet. Reproduit avec autorisation.

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